Uzès, ses châteaux médiévaux, sa cathédrale Saint-Théodorit… et maintenant, à peine exhumé par les archéologues de l’Inrap, son quartier gallo-romain, daté du Ier s. av. JC au VIIe ap. JC. Une carte de plus pour cette cité perchée sur un plateau, classée « ville d’art et d’histoire », et située à 25 km au nord de la « cité de Nîmes » dont elle faisait alors partie avec une vingtaine d’autres localités. Ainsi, la capture des eaux de la Fontaine d’Eure située près d’Uzès servait à approvisionner Nîmes via le célèbre aqueduc et le pont du Gard.
Depuis 2016 en effet, les archéologues fouillent en urgence la cour de l’ancienne gendarmerie sur laquelle devraient être construits un restaurant et un internat pour les lycées voisins. « Curieusement, l’Uzès antique restait inconnue, avoue Marc Célié, directeur scientifique adjoint à l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) pour la région Occitanie. La plupart des archéologues pensaient que les vestiges romains se trouvaient sous le quartier médiéval, sauvegardé et donc intouchable. »
Un chantier archéologique urbain hors norme
« L’actuel chantier de 4000 m2, ce qui est grand en pleine ville, révèle de nombreux vestiges datés de l’époque républicaine (Ier s. avant notre ère) à la fin de l’Antiquité (VIIe s.) et plus rarement du Moyen Âge », explique Philippe Cayn, archéologue responsable scientifique.
À l’arrière de la gendarmerie, ont été exhumés les soubassements de plusieurs bâtiments imbriqués. Sont ainsi apparus portique à quatre colonnes, murs, maçonneries, sole de four à pain, jarre à vin (dolium) attestant d’une production vinicole, puits qui devrait apporter son lot de bois et cuir bien conservés dans l’eau. Une de ces maisons abritait une petite chaufferie diffusant de l’air chaud par sous le sol d’une pièce adjacente, ainsi qu’une belle mosaïque ornée de quatre dauphins. Enfin, non loin de là, dans le rocher affleurant, les traces d’une carrière de pierre, un calcaire coquillier, tendre, analogue à celui avec lequel on a construit le pont du Gard.
« De ces fouilles, 80 % du mobilier exhumé correspond à des morceaux de céramiques, d’amphores à vin gauloises, de vaisselles brisées, mais aussi de quelques belles pièces comme une bouilloire, un gobelet, des lampes à huile, l’une avec un masque de théâtre, l’autre avec une scène érotique, un peson de métier à tisser et enfin quelques monnaies », explique l’archéologue Julien Boilêvre.
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