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Après les attentats de Barcelone, l’Espagne veut ficher tous ses imams

L’Espagne est encore sous le choc des attentats de Barcelone et Cambrils qui ont coûté la vie à 16 personnes. Depuis, les débats font rage pour déterminer les causes de ce drame et les ratés des services de renseignements.

Le cas de l’imam de Ripoll, Abdelbaki Es-Satty, est au centre de la controverse. Considéré comme le cerveau des attentats, le Marocain, âgé d’une quarantaine d’années, aurait endoctriné des jeunes afin de commettre leurs actes meurtriers.

Incarcéré en 2010 pour trafic de drogues après avoir transporté 12 kilos de haschich entre Ceuta et Algesiras, il a passé quatre ans en prison et aurait noué des contacts avec Mohamed Mrabet, l’un des auteurs des attentats de Madrid le 11 mars 2004. Il s’installe à Ripoll en 2015 mais, entre janvier et mars 2016, Abdelbaki Es-Satty part exercer la fonction d’imam à Vilvoorde en Belgique, avant d’être dénoncé pour ses positions par la communauté musulmane locale. De retour en Espagne, il aurait fomenté les actes terroristes d’août 2017.

La question de la surveillance des mosquées et de leurs prédicateurs pose problème. En vertu de la liberté de culte, le gouvernement espagnol ne peut pas avoir de contrôle sur le recrutement des imams et le contenu des prêches dans les mosquées. C’est pourquoi les autorités misent en partie leurs espoirs sur le rôle que pourrait jouer la Commission islamique d’Espagne (CIE), un organisme qui représente près de 1 200 associations et collectifs musulmans en Espagne. Depuis 1992, la CIE est l’interlocuteur privilégié entre l’Etat espagnol et diverses fédérations musulmanes. La CIE travaille aujourd’hui sur l’élaboration d’un recensement de tous les imams qui officient dans des mosquées et autres salles de prières du pays.

La même réflexion et le même processus sont actuellement en cours en Belgique où l’Exécutif des musulmans de Belgique pourrait concevoir une liste des imams à la demande du gouvernement belge (…)

Depuis l’établissement d’une politique facilitant les regroupements familiaux en 2004, la population de confession musulmane a sensiblement augmenté en Espagne. Mohamed Iqbal, responsable associatif, explique au journal El Pais que les communautés musulmanes souffrent d’un manque de moyens et que, par ailleurs, les bons imams ne sont pas assez nombreux. « Si vous avez cinq candidats, vous pouvez choisir le meilleur. Si vous en avez qu’un… », ajoute-t-il, précisant qu’il s’agit d’un problème qui concerne « toute l’Europe, pas seulement l’Espagne » (…)

Source : Saphir News


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