« Les cellules réservées aux détenus d’un même gang, c’est terminé, nous mélangeons désormais tous les groupes terroristes dans la même cellule, dans tous les centres de détention. L’Etat, ça se respecte ! » C’est par ce tweet rageur que le vice-ministre salvadorien de la justice, Osiris Luna Meza, a annoncé, lundi 27 avril, la fin de la politique carcérale en vigueur depuis 2002 au Salvador, qui consistait à emprisonner séparément les membres des maras rivales, ces gangs qui sèment la terreur dans le pays, afin d’éviter les meurtres en prison.
Une décision qui survient alors que les activités criminelles ont repris de plus belle au Salvador, qui a vécu son week-end le plus sanglant depuis l’arrivée au pouvoir du président Nayib Bukele, en juin 2019 : une soixantaine de personnes ont été tuées entre vendredi 24 et dimanche 26 avril. Cette vague d’assassinats rompt avec le coup de frein constaté ces derniers mois, notamment à la faveur des mesures de confinement prises contre l’épidémie due au coronavirus. « Les maras profitent de ce que presque toutes nos forces de sécurité sont occupées à contrôler la pandémie », s’est indigné sur Twitter le président Bukele, qui a annoncé mardi l’arrestation d’un « grand nombre » de membres de gangs.
Publication de photos
Samedi soir, le chef de l’Etat a annoncé que « l’utilisation de la force létale [était] autorisée pour l’autodéfense ou pour la défense de la vie des Salvadoriens » et a déclaré l’état d’urgence dans les centres pénitentiaires, dans le but d’éviter que les détenus ne puissent faire passer à leurs troupes à l’extérieur des ordres de commettre des crimes : des panneaux opaques ont été posés sur les portes des cellules, d’ordinaire séparées du couloir par une simple grille, et toute visite a été annulée. « Plus aucun rayon de soleil ne va pénétrer dans ces cellules », a tonné Osiris Luna Meza, également directeur général des pénitenciers.
En savoir plus sur Notre Quotidien
Subscribe to get the latest posts sent to your email.