Perçue depuis une vingtaine d’années comme une alternative face à une politique migratoire européenne toujours plus restrictive, l’Argentine de Mauricio Macri est loin d’être un eldorado pour les immigrants sénégalais… Reportage.
« Nous les Sénégalais, souffrons tous les jours de la répression policière en Argentine. Nous ne vivons pas, nous survivons… », déclarait un membre de la communauté sénégalaise lors d’une audience contre la violence institutionnelle au Parlement de Buenos Aires, le 27 juin dernier. À l’origine de cette séance présidée par la député du Front de Gauche Myriam Bregman : les nombreux actes de violence policière à l’encontre des vendeurs sénégalais de rues au cours des dernières semaines.
Estimés à 5 000 dans l’ensemble du pays, les Sénégalais font partie depuis les années 2000 du paysage de la capitale. Dans les quartiers de Once, de Constitucion, et dans les zones commerciales populaires de Buenos Aires, ils travaillent aux côtés des Boliviens, Paraguayens et autres migrants déshérités des pays voisins. En Argentine où 35% de l’économie est informelle, on croise ces « manteros » à chaque coin de rue. La vente ambulante est tolérée, mais les Sénégalais font l’objet de « persécutions systématiques de la police » selon plusieurs ONG, dont la Commission Argentine pour les Réfugiés et les Migrants (CAREF).
Vendeur ambulant à Buenos Aires depuis dix ans, Moussa a vu le comportement des autorités radicalement changer depuis l’arrivée au pouvoir de Mauricio Macri. À Liniers, dans la banlieue de Buenos Aires où il vit avec sa femme, il s’insurge devant sa télévision contre Todo Noticias, la chaîne d’info en continu : « On parle de nous comme d’une mafia organisée, mais nous ne sommes pas des criminels, nous voulons juste travailler pour vivre et aider nos familles au Sénégal. »
Source :Â Jeune Afrique
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