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Article – Sans la technophilie, l'Occident n'est rien

La technophobie dont font preuve la plupart des sympathisants de la droite dure est un cancer pour notre cause.
D’abord, parce que nous en laissons le monopole aux progressistes et autres libéraux-libertaires. Moins frileux à l’égard des nouvelles technologies, ils sont davantage susceptibles d’en bénéficier et peuvent s’en servir comme d’un levier de puissance pour leur idéologie.
Ensuite, parce que cette posture est aussi absurde que contradictoire : notre nostalgie s’enracine dans des périodes de gloire – concernant la France, Rome ou Athènes – qui coïncident précisément avec des phases de fécondité technologique. Le rythme du progrès y était certes bien inférieur au notre – ainsi qu’un moindre facteur de bouleversement social – mais c’est bien là le propre de ce phénomène : le progrès s’accélère, de façon exponentielle.
Une année qui s’écoule en ce début de XXIème siècle équivaut, en terme d’avancées techniques, à plusieurs décennies dans l’Antiquité.
Le progrès technique est cumulatif et nous sommes des nains juchés sur les épaules d’un géant. De même, la complexification du vivant et les progrès de l’intelligence biologique sont exponentiels : de son apparition il y 4 milliards d’années, jusqu’à l’ « invention » du cerveau il y a 500 millions d’années, l’intelligence connaît un développement laborieux, pour ensuite amorcer un décollage qui prend la forme d’une courbe exponentielle.
Enfin, se défier de la technologie, c’est se défier de l’Occident. Son génie ne se limite pas à sa gastronomie, à son architecture ou à ses héros militaires, mais repose principalement sur ses catégories mentales, qui lui ont permis de faire éclore les trois dernières révolutions industrielles : celle de la machine à vapeur, celle du moteur à explosion, de l’électricité et de la chimie, et celle des NBIC (nanotechnologie, biotechnologie, informatique et sciences cognitives).
Cette troisième révolution, cette « grande convergence » entre ces quatre domaines, va engendrer – qu’on le veuille ou non – le transhumain, puis le posthumain.
Les « bioconservateurs » – ceux hostiles au transhumanisme – seront aux posthumains ce que sont pour nous les chimpanzés : de sympathiques cousins au QI archaïque, qu’on laisse s’ébattre dans des réserves naturelles. Et sur lesquels il nous arrive, parfois, de pratiquer des expériences.

Alexandre d’Aspremer

 


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