BFM en service commandé

BFM s’est mise à nouveau en service commandé.
Après avoir fusillé Fillon, ils s’attaquent à Wauquiez en reproduisant exactement le même schéma qu’avec Fillon : prendre un évènement banal (banal notamment parce que très répandu, du niveau secret de polichinelle) et le transformer en affaire d’État en feignant d’avoir mis la main sur un scandale inouï et jamais vu.
Ils sont nombreux, les élus qui embauchent leurs épouses, et ils sont nombreux les politiques qui dans le privé étrillent leurs copains. Fillon et Wauquiez n’ont rien inventé. BFM est assez mêlé aux arcanes de la politique souterraine pour le savoir. La « première chaîne d’info de France », qui donne le la de l’actualité en France et à laquelle sont branchés, en continu, tous les cabinets ministériels du pays, a donc décidé de rejouer le storytelling qui a coûté sa carrière à Fillon l’année dernière.
BFM tente vraisemblablement de fragiliser le parti LR, en sabotant la présidence de Wauquiez, particulièrement en le présentant sous les traits d’un tel démon que même des membres de son parti devront le renier s’ils veulent jouer le rôle des gentils sur les plateaux (ce qu’ils voudront faire, car avoir les faveurs des médias et jouer la partition qu’ils attendent de vous est la condition pour continuer d’exister dans le champ public).
Il y a quelques jours encore, avant l’Affaire Wauquiez, je voyais dérouler sur le plateau de BFM quantités de discours qui tous allaient dans le même sens : il faut sauver le soldat Darmanin. Vous savez, ce ministre accusé de viol, devenu un #porc quelques temps avant d’être repêché par la bande à Ruth. Ici aussi, le la a été donné : désormais Darmanin n’est plus un porc, et dans la mesure où BFM en a décidé ainsi, le reste des médias suit le mouvement et fiche la paix au ministre.
Chaque fois, une évidence en filigrane : cajoler la présidence Macron autant que possible.
Jonathan Sturel