Au cœur du Morvan, le mont Beuvray est aujourd’hui couvert d’une vénérable forêt où la quiétude semble n’avoir jamais cessé de régner… Et pourtant, deux millénaires en arrière, une vaste et riche ville gauloise trônait à son sommet : Bibracte.
Des arbres à perte de vue… C’est le spectacle époustouflant offert par la nature depuis le sommet du mont Beuvray, l’un des plus hauts reliefs du massif du Morvan avec ses quelque 821 mètres d’altitude. Seul le bruissement du vent qui agite le feuillage vient rompre le silence et entraîne dans son sillage une douce odeur de sous-bois. Visuelle, sonore et olfactive, la quiétude exhalée par le site semble séculaire, immuable, presque irréelle. Difficile d’imaginer qu’un jour, la moindre agitation ait pu y régner. Et pourtant…
Des rues pavées, des villas et des échoppes, entourées par près de cinq kilomètres de remparts… C’est la physionomie qu’a un jour arboré le Mont Beuvray. À la fin du IIe siècle avant notre ère, une vaste cité trônait sur sa cime : la ville gauloise de Bibracte. Vaste, le mot est faible. Étendu sur près de 200 hectares intra-muros, cet oppidum aurait abrité pas moins de 350 constructions de pierre. De quoi loger aisément cinq à dix mille habitants, les Éduens, peuple établi à l’époque dans cette région de la Gaule celtique. Une profusion de vie qui ne fut toutefois qu’éphémère.
Dès la fin du Ier siècle avant notre ère, les lieux sont progressivement abandonnés au profit de la nouvelle capitale gallo-romaine d’Autun, bâtie 25 kilomètres plus à l’Ouest. Bibracte tombe alors dans l’oubli et disparaît aux yeux du monde pendant deux longs millénaires.
Deux mille ans d’oubli
Il aura fallu attendre le XIXe siècle, pour qu’un homme, Jacques-Gabriel Bulliot, n’entreprenne une vaste campagne de fouilles archéologiques. Menées de 1867 à 1907 par cet érudit local et son successeur Joseph Déchelette, ces opérations ont permis de faire resurgir cette cité enfouie sous terre depuis vingt siècles, et oubliée de tous.
Mais comme s’ils étaient voués à l’oubli, Bibracte et ses vestiges ont de nouveau été délaissés pendant des décennies. Jusqu’à ce qu’en 1984 tout s’accélère… Des archéologues venus des quatre coins de l’Europe affluent sur le site pour participer à un ambitieux projet de fouilles et de recherche scientifique lancé cette année-là. Un programme qui a permis de révéler nombre des trésors architecturaux de cette ville gauloise multi-millénaire, qui affleurent désormais parmi les arbres et la végétation.
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