Dans un petit bilan de ses opérations hebdomadaires de lutte contre les séparatistes anglophones et Boko Haram, le ministère camerounais de la défense évoque des faits choquants. Comme l’enterrement en zone anglophone d’un marin qui respirait encore.
Intervenant dans le cadre de l‘émission « Honneur et fidélité » de la radio d‘État Cameroon radio and television (CRTV), l’officier a indiqué les opérations de l’armée camerounaise commence à porter ses fruits à l’ouest anglophone dans la lutte contre les séparatistes anglophones.
En effet, dans la semaine du 12 au 18 août derniers, l’armée a pu détruire au sud-ouest, un camp des « Red Dragons » (Dragons rouges), une faction armée appartenant au mouvement séparatiste anglophone. « Ce camp a été complètement rasé par nos forces de défense, et nous rappelons que toutes les opérations portées par nos forces de défense se sont soldées par la neutralisation de ces ennemis de la paix », s’est félicité le colonel Badjeck. Ce, en ajoutant qu’au moins deux « terroristes » ont été abattus.
Ces succès ont cependant eu leur prix. « L’armée a essuyé une attaque sur la route Bamenda – Ndop, à la barrière mixte de contrôle où un policier et trois gendarmes ont été grièvement blessés avec deux combattants terroristes neutralisés », a poursuivi le porte-parole du ministère de la Défense.
Pires, encore, ces séparatistes ont commis des actes on ne peut plus atroces et choquants. Selon l’armée camerounaise, un maître principal de la marine (équivalent d’adjudant-chef) a été torturé et enterré vivant dans la commune de Mundemba par des sécessionnistes. L’officier a également parlé d’autres cas d’assassinat et de kidnapping de responsables locaux.
Depuis son déclenchement en novembre 2016, la crise anglophone a déjà fait d’importants dégâts collatéraux. Si les autorités camerounaises parlent souvent de séparatistes neutralisés, plus de 80 agents des forces de sécurité et au moins 600 civils ont déjà péri du fait de ce conflit, selon des ONG.
Par ailleurs, quelque 160 000 personnes ont dû fuir leurs logements à la suite des violences, selon l’ONU, et 74 994 se sont réfugiées au Nigeria, d’après l’Agence nigériane de gestion des urgences (SEMA).
Le gouvernement a récemment lancé un plan d’assistance humanitaire d’urgence d’environ 12 milliards de francs CFA (un peu plus de 18 millions d’euros) pour venir en aide aux personnes déplacées. Un plan qui pourrait devenir un coup d‘épée dans l’eau si gouvernement et séparatistes ne rassemblent pas tous les ingrédients nécessaires à une paix durable dans la zone anglophone.
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