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🇫🇷 Comme s’il n’y en avait pas dĂ©jĂ  assez, Paris cherche Ă  attirer davantage d’étudiants venant d’Afrique et d’Asie

Une pensĂ©e pour l’ouvrier français qui doit payer les bourses d’Ă©tudes et les APL de la bourgeoisie africaine et asiatique. Une vision très moderne de la lutte des classes.

Remplacement étudiant. À première vue, le palmarès est plutôt satisfaisant: la France est le quatrième pays privilégié par les étudiants internationaux dans leurs choix d’une université étrangère, un rang de premier pays non-anglophone, selon une étude publiée lundi 12 novembre par Campus France, l’agence de promotion de l’enseignement français à l’étranger.

Mais cette attractivitĂ© de la France n’est pas acquise : selon une note de Matignon obtenue lundi, il existe en effet « un risque de dĂ©crochage » de l’engouement des Ă©tudiants Ă©trangers pour les universitĂ©s et les grandes Ă©coles françaises. […] En jeu, une plus-value financière car si l’accueil des Ă©tudiants Ă©trangers coĂ»te chaque annĂ©e 3 milliards d’euros Ă  la France, il lui en rapporte 4,65 milliards, selon Campus France. Mais aussi, la nĂ©cessitĂ© d’accroĂ®tre le soft-power et le rayonnement de la France : « Le but est d’attirer et de former les meilleurs Ă©tudiants qui deviendront, une fois revenus dans leur pays d’origine, les meilleurs ambassadeurs (politiques, culturels, Ă©conomiques) de leur ancien pays d’études« , fait ainsi valoir BĂ©atrice Khaiat.

La France, destination habituelle des Ă©tudiants africains

Selon les données de cadrage publiées par le ministère de l’Intérieur, fin octobre 2018, les pays les plus représentés parmi ces étudiants étrangers sont le Maroc (avec 39 855 étudiants), l’Algérie (30.521 étudiants), la Chine (30.071 étudiants), l’Italie (13.341 étudiants), la Tunisie (12.842 étudiants) et le Sénégal (10.974 étudiants).

Sans surprise, le continent africain constitue, pour la France, un vivier important d’étudiants internationaux. « Il y a entre la France et le continent africain une histoire partagĂ©e, une proximitĂ© culturelle et politique et l’appartenance Ă  l’espace francophone pour une partie du continent », souligneBĂ©atrice Khaiat. Ă€ la rentrĂ©e 2017, les Ă©tudiants africains reprĂ©sentaient Ă  eux seuls 43,2 % des Ă©tudiants accueillis. Parmi eux, la moitiĂ© Ă©tait originaire du Maghreb.

Mais si elle reste bien ancrée, la tradition de faire ses études en France lorsqu’on est un étudiant africain ne va plus forcément de soi. Les étudiants d’Afrique subsaharienne, par exemple, sont de plus en plus nombreux à choisir des pays mettant en avant une affiliation religieuse comme l’Arabie saoudite, la Turquie, les Émirats arabes unis ou la Malaisie. Par ailleurs, si l’Europe reste la priorité des étudiants africains, elle perd du terrain au profit de la Chine mais aussi de la mobilité Afrique-Afrique notamment vers l’Afrique du Sud, le Ghana, la Tunisie ou le Maroc.

La France est bien consciente de l’émergence de ces nouvelles concurrences. Emmanuel Macron l’avait relevĂ© devant des Ă©tudiants de l’universitĂ© de Ouagadougou le 28 novembre 2017 : « Je veux que la France soit la première destination, non pas par habitude, mais par choix, par dĂ©sir« , avait dit le prĂ©sident français.

Depuis quelques années, de nouveaux modèles se développent avec la création d’antenne des établissements d’enseignement supérieur français directement sur le continent africain comme Dauphine Tunisie (2009) ou l’École centrale au Maroc (2013).

Dans cette lignĂ©e, le plan du gouvernement est de « multiplier les campus franco-Ă©trangers » offrant des diplĂ´mes français Ă  l’image du Campus franco-sĂ©nĂ©galais et de l’UniversitĂ© franco-tunisienne pour l’Afrique et la MĂ©diterranĂ©e (UFTAM), deux Ă©tablissements en cours de crĂ©ation. Des partenariats qui visent Ă  rĂ©pondre Ă  l’énorme besoin de formation de la jeunesse africaine (appelĂ©e Ă  progresser de 24% d’ici Ă  2025 en Afrique subsaharienne), selon Campus France : « L’intĂ©rĂŞt des campus franco-Ă©trangers, c’est de permettre Ă  des Ă©tudiants africains de se former sur le continent, dans des Ă©tablissements de grande qualitĂ©, fruits de la coopĂ©ration de deux systèmes Ă©ducatifs, avec des formations en français et adaptĂ©es aux besoins locaux ». […]

Mais la France souhaite aussi diversifier les origines de ses étudiants internationaux en se tournant notamment vers l’Asie. À l’instar des étudiants africains, les étudiants asiatiques se dirigent plutôt vers des disciplines scientifiques et économiques alors que les étudiants européens ou américains privilégient des disciplines littéraires.

Source : France24


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