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Coup de tonnerre : un Axe Italie-Allemagne-Autriche contre l’immigration illégale

Le chancelier autrichien, Sebastian Kurz, a annoncé mercredi 13 juin la création d’un « axe » entre les ministres de l’Intérieur autrichien, allemand et italien pour lutter contre l’immigration illégale dans l’Union européenne, alors que les Européens se déchirent sur cette épineuse question.

« Je suis heureux de la bonne coopération que nous voulons bâtir entre Rome, Vienne et Berlin » dans ce domaine, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Berlin. « A notre avis, il faut un axe des volontaires dans la lutte contre l’immigration illégale », a ajouté le chancelier autrichien à l’issue d’un entretien avec le ministre de l’Intérieur allemand, Horst Seehofer.

« Il y a de plus en plus d’arrivées en Grèce, de nouvelles évolutions sur la route albanaise. Je pense qu’il est important de ne pas attendre la catastrophe, comme en 2015, mais d’agir à son encontre à temps », a précisé Sebastian Kurz, qui a fait de la lutte contre l’immigration la priorité de sa présidence de l’UE, qui débute le 1er juillet. Il faisait référence à l’afflux migratoire de 2015, lorsque des centaines de milliers de demandeurs d’asile ont traversé l’Europe à pied. Angela Merkel et le chancelier autrichien de l’époque avaient ouvert leurs pays à ces migrants originaires pour la plupart de Syrie, d’Irak et d’Afghanistan.

Sebastian Kurz a été élu à la chancellerie en Autriche à la fin 2017, en s’alliant avec l’extrême droite et en portant un projet anti-immigration. Depuis, l’Italie s’est dotée aussi d’un gouvernement, réunissant extrême droite et anti-système, qui souhaite restreindre l’arrivée d’immigrants. Les ministres italien Matteo Salvini et autrichien Herbert Kickl sont tous deux membres d’un parti d’extrême droite. Quant à leur homologue allemand, Horst Seehofer, il est issu du parti CSU (droite bavaroise), et est actuellement en conflit avec la chancelière Angela Merkel, cette dernière ayant rejeté son projet de durcissement de l’accueil des demandeurs d’asile.

L’annonce d’un axe Berlin-Rome-Vienne sur ces questions vient affaiblir la position d’Angela Merkel. La chancelière allemande cherche à arracher un accord sur un système d’asile européen en vue du sommet de l’UE de la fin juin. Mais nombre de pays, notamment dans l’est de l’Europe, s’y opposent car ils ne veulent pas d’une répartition européenne des réfugiés ou ne souhaitent pas en accueillir.

Sebastian Kurz a souligné que, « Dieu merci », de nombreux pays de l’Union européenne sont désormais pour des solutions de fermeté face à l’immigration clandestine, citant en particulier les Pays-Bas et le Danemark. La Hongrie, la Pologne et la République tchèque sont aussi opposées aux idées de la chancelière allemande.

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