S’il est adopté, le texte ferait du royaume scandinave le premier pays au monde à interdire l’ablation rituelle du prépuce des garçons de moins de 18 ans. Une initiative loin de faire l’unanimité, alors que le gouvernement craint des conséquences pour la sécurité du pays.
Rarement un sujet aura autant divisé les députés danois. Et pourtant, ils n’auront d’autre choix que d’en débattre au Parlement, car une initiative populaire proposant l’interdiction de la circoncision non médicale des mineurs a recueilli, vendredi 1er juin, plus de 50 000 signatures, le minimum requis par une procédure introduite au début de l’année.
Selon l’Agence nationale de la santé danoise, entre 1 000 et 2 000 enfants par an, majoritairement juifs et musulmans, seraient concernés. « Pourtant, à peine quelques centaines d’opérations sont enregistrées, ce qui signifie que beaucoup sont réalisées dans la clandestinité », remarque Mikael Aktor, professeur en sciences des religions.
L’initiative populaire embarrasse le gouvernement danois. Le 20 avril, les ministres de la santé, de l’éducation, des cultes, de la défense et des affaires étrangères ont été interrogés par une commission parlementaire sur les implications d’une interdiction.
A la sortie, le ministre de la défense, Claus Hjort Frederiksen, a assuré que « le risque politique serait énorme », mentionnant le précédent de la crise internationale provoquée par la publication des caricatures du prophète en 2005. « Ce n’est pas une affaire portant sur la liberté d’expression, qui concerne toutes les démocraties libérales du monde, a-t-il précisé. Dans le cas présent, nous sommes seuls et cela augmente le risque. »
D’autant que, selon un sondage publié le 23 mai, 83 % des Danois soutiennent l’interdiction. Une proposition de loi pourrait être présentée à la rentrée, en octobre.
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