Le 15 novembre 2018, le quotidien Politiken s’interrogeait : « Clown ou politicien du futur ? » Six mois plus tard, Rasmus Paludan ne fait plus rire grand monde. En rassemblant in extremis les 20.000 signatures requises pour participer aux législatives danoises du mercredi 5 juin avec son parti Stram Kurs – « Ligne dure » –, l’avocat de 37 ans, également youtubeur nationaliste et xénophobe, s’est offert une plateforme de choix. Au point qu’il pourrait entrer au Parlement, si les sondages lui donnant plus de 2 % des voix – le seuil pour y siéger – se confirment.
Alors, épiphénomène, dans une ère de post-vérité où la communication a pris le pas sur la politique, ou produit dérivé d’un débat public obsédé par la question migratoire ? Une chose est sûre : dans un pays où, depuis l’affaire de la publication, en 2005, des caricatures de Mahomet, la liberté d’expression ne connaît aucune limite, Rasmus Paludan crée le malaise. Début mai, la droite libérale-conservatrice, qui gouverne depuis 2001 avec le soutien du Parti du peuple danois, une formation nationaliste et anti-immigration, s’est ainsi crue obligée d’annoncer qu’elle excluait toute collaboration avec Stram Kurs.
Jugé pour des propos racistes, l’avocat a écopé, le 5 avril, d’une condamnation à deux semaines d’emprisonnement avec sursis. Il a fait appel de cette décision. Le 3 mai, Facebook a bloqué son compte personnel pour trente jours. C’est tout bénéfice pour ce provocateur professionnel qui explique avec cynisme, dans un documentaire diffusé sur la chaîne DR1, que son seul objectif est d’être « connu et reconnu ». […]
via fdesouche
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