(…) Jusqu’oĂą ces structures de pouvoir et domination ont-elles dĂ©rapĂ© ? Dans cette communautĂ© de travail oĂą l’intime et le professionnel se mĂ©langent allègrement, les rumeurs d’attouchements et d’agressions abondent, souvent difficiles Ă vĂ©rifier. Cependant, un comportement abusif a Ă©tĂ© confirmĂ© par plusieurs sources au cours de notre enquĂŞte. Il vise S., journaliste et membre des «Darons», qui a quittĂ© Vice fin 2017. Selon un tĂ©moignage adressĂ© Ă la DRH, celui-ci «semble prendre plaisir Ă mettre les filles mal Ă l’aise, comme lorsqu’il dit avec beaucoup de fiertĂ© s’être amusĂ© Ă sortir son sexe et Ă le passer sur les bureaux de ses collègues». Deux sources confirment Ă Â LibĂ©ration avoir assistĂ© Ă ce genre d’exhibition ou en avoir vu des images. Par ailleurs, deux femmes affirment avoir subi des attouchements sur les seins et les fesses sans leur consentement sur le lieu de travail. «S. accueillait rĂ©gulièrement les filles, dont moi, Ă son bureau en leur pinçant les tĂ©tons avec un sonore « pouet pouet » ou mettait des mains aux fesses en souriant, sans rien dire et devant tout le monde. Ses cibles Ă©taient plutĂ´t les filles qui venaient en soirĂ©e, les filles avec qui il pouvait se marrer au boulot, ou partir en pause clope, ce genre-là », confie Manon (1), ex-salariĂ©e en CDI. «A chaque fois je le repoussais violemment en disant « putain casse-toi, t’es con » mais finalement, je passais très vite l’éponge, poursuit-elle. A l’époque, je n’avais pas conscience de la gravitĂ© des faits. Ça faisait partie du personnage de S., c’était son running gag, c’était normal, tout le monde l’avait acceptĂ© et moi aussi.»
« Quotas de singes »
MĂŞme scĂ©nario du cĂ´tĂ© de BĂ©rĂ©nice : «Je lui ai dit Ă plusieurs reprises qu’il fallait qu’il arrĂŞte. Mais s’y opposer ouvertement, c’était passer pour la relou de service sans humour, qui s’offusque pour un rien et qui ne comprend vraiment pas le dĂ©lire Vice», constate-t-elle. Ni Manon ni BĂ©rĂ©nice n’ont portĂ© plainte ou signalĂ© ces faits Ă leur hiĂ©rarchie. Toutes les deux expliquent n’avoir jamais pensĂ© que ces agissements pouvaient relever de la qualification d’agression sexuelle. ContactĂ© par LibĂ©ration, S. conteste avoir commis toute infraction sexuelle. «Je ne me souviens pas d’avoir Ă©tĂ© malveillant. Je jouais un personnage de beauf, de gros lourd, mais les gens savaient que j’étais au second degré», se dĂ©fend-il. (…)
Dans son tĂ©moignage transmis Ă la DRH, Amandine raconte aussi avoir entendu parler de «quotas de singes Ă Viceland»pour Ă©voquer le nombre d’employĂ©s de couleur noire dans la filiale. Deux autres tĂ©moins confirment ses dires. (…)
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