La banque de La Défense accélère la rationalisation de sa banque de détail en France. Elle porte le nombre de suppressions de postes à 3.450 et veut automatiser 80 % de ses processus internes d’ici à trois ans.
Enclenchée à l’automne 2015, la rationalisation des activités de banque de détail de Société Générale s’accélère. A l’occasion de la présentation mardi de son nouveau plan stratégique, le groupe annonce son intention de supprimer jusqu’à 900 postes supplémentaires en France, « en priorité par des mobilités internes mais aussi des départs naturels et des départs volontaires ». Ajoutées aux 2.550 suppressions annoncées en 2015 et 2016, les coupes dans les effectifs s’élèveront à 3.450 postes, soit près de 9 % de ses effectifs de banque de détail en France.
La raison ? Une bascule déterminée de Société Générale vers l’automatisation de ses processus internes, que ce soit pour remplir des demandes de crédits ou pour simplifier la souscription de produits bancaires. D’ici 2020, 80 % de ses processus internes devront ainsi être automatisés. Les usines de traitement (« back-offices ») ne seront pas les seules touchées, puisque ces outils, qui visent à « améliorer l’expérience client », seront aussi déployés dans les agences.
1,1 milliard d’euros d’économies attendues
« Dans les prochaines années, nous voulons maintenir la complémentarité de nos trois enseignes de banque de détail en France (Société Générale, Crédit du Nord et Boursorama) sachant que pour de nombreux clients, le digital ne suffira pas. Mais nos réseaux traditionnels doivent aussi bénéficier de l’automatisation de leur processus pour faire des efforts de productivité », fait valoir Frédéric Oudéa, directeur général de Société Générale. Il entend dégager 1,1 milliard de nouvelles économies au niveau du groupe d’ici 2020.
Outre les gains de productivité liés à l’automatisation, sa nouvelle organisation managériale plus horizontale et une gestion des frais plus « frugale » devraient alimenter les économies. Société Générale va en outre fermer une centaine d’agences de plus par rapport à ses prévisions annoncées fin 2015. Ils devraient rester 1.700 agences dans trois ans, contre 2.000 aujourd’hui.
Priorité aux clients les plus rentables
Les réseaux « traditionnels » du groupe (Société Générale et Crédit du Nord) devront plus que jamais se tourner vers les clients les plus rentables : d’ici à 2020, Société Générale espère dégager 400 millions d’euros de revenus supplémentaires sur le marché des professionnels et des entreprises. En banque privée, il veut aussi doper ses revenus de 200 millions d’euros.
Dans la banque de particuliers, Société Générale mise sur sa filiale de banque en ligne Boursorama : elle devra porter ses clients à « plus de 2 millions » en 2020, contre un peu plus d’un million aujourd’hui. La banque en ligne concentrerait ainsi près de 16 % des clients de Société Générale en France.
Cette restructuration, combinée à la mise en place de programmes de conformité, entraînera une charge exceptionnelle de 400 millions d’euros dans les comptes du quatrième trimestre. A celle-ci viendra s’ajouter le coût de la surtaxe d’impôts sur les sociétés : en dépit de la suppression de la taxe sur les dividendes, Société Générale anticipe une nouvelle charge fiscale de 170 millions d’euros.
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