Dans l’humidité et la chaleur de septembre, en haut de la rue Didouche Mourad, en plein centre-ville d’Alger, près de la cathédrale du Sacré-Cœur, le chauffeur de taxi hélé à la volée prend à peine le temps de ralentir pour vous récupérer qu’il est déjà reparti dans la fureur des embouteillages et des klaxons de la capitale algérienne. « Rue Hassani Issad, s’il vous plaît. » L’homme fait signe qu’il ne sait pas où cela se trouve. « Près du Milk Bar. » Le chauffeur hoche la tête, un air entendu, avant d’appuyer sur l’accélérateur : « Ah ! O.K. On y va. »
La scène pourrait être anecdotique si elle n’était pas l’illustration d’une bizarrerie spécifiquement algérienne. Connaître le nom des rues avec précision est mission impossible. Certaines ont été débaptisées et leurs plaques ont été retirées après l’indépendance en 1962 sans être renommées. Les autres portent des noms que personne ne connaît, ce qui conduit les habitants à utiliser les noms d’autrefois. Dans les nouveaux quartiers, de très nombreuses rues n’ont tout simplement jamais eu de nom !
Demander un itinéraire à Alger relève du parcours du combattant. D’autant que les cartes de la ville ont déserté les comptoirs des kiosques à journaux. Les Algériens utilisent souvent l’espace pour se repérer : un monument, un square, une mosquée, une boutique, un café connu de tous. Alger s’explore sans plan, ni GPS.
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