Chaque annĂ©e en France, une quinzaine d’églises sont mises en vente et font l’objet d’un « dĂ©cret d’exĂ©cration ».
Une cave Ă vin Ă Meaux, une discothèque Ă Angers, ou encore un hĂ´tel restaurant Ă Rouen. En France, de plus en plus d’Ă©glises sont transformĂ©es en commerces. Depuis la loi de 1905, qui a consacrĂ© la sĂ©paration des Eglises et de l’Etat, la plupart des Ă©difices religieux appartiennent aux communes ou Ă l’Etat. Faute de pratiquants, de plus en plus d’Ă©glises se retrouvent vides ou Ă l’abandon, et ça peut vite coĂ»ter cher Ă la ville.
« Les petites communes ont de moins en moins d’argent. Entre rĂ©parer le toit d’une Ă©cole et celui d’une Ă©glise, le choix est vite fait. », nous explique Claire Danieli, responsable de l’inventaire Ă l’Observatoire du patrimoine religieux.
Une quinzaine d’Ă©glises mises en vente chaque annĂ©e
RĂ©sultat, une quinzaine d’entre elles sont chaque annĂ©e mises en vente, et font l’objet d’un « dĂ©cret d’exĂ©cration ». Pour faire simple : elles sont dĂ©sacralisĂ©es. Pour cela, la mairie doit faire constater le non-exercice du culte pendant au moins un an. L’Ă©vĂŞque doit ensuite procĂ©der Ă la dĂ©sacralisation du bâtiment par une cĂ©rĂ©monie. L’autel et l’Ă©glise sont vidĂ©s de leurs reliques et objets sacrĂ©s. L’Ă©glise peut maintenant ĂŞtre vendue et transformĂ©e.
« Ce n’est jamais de gaietĂ© de cĹ“ur qu’une l’Ă©glise soit dĂ©saffectĂ©e mais la meilleure façon de faire vivre des Ă©glises c’est de les frĂ©quenter.», raconte Fabrice Madouas, directeur de la communication du diocèse de Rouen.
A Rouen, bientĂ´t une brasserie et un espace de co-working
Récemment à Rouen, la ville a lancé un appel à projets pour offrir une seconde vie à quatre églises et préserver son patrimoine. Trois projets de transformation ont été retenus : un hôtel restaurant, une brasserie et un espace de co-working.
«A Rouen nous avons un patrimoine très important avec beaucoup d’Ă©glises et ça coĂ»te très cher », raconte Christine Rambaud, adjointe au maire de Rouen, chargĂ©e de l’Urbanisme. «L’idĂ©e de cet appel Ă projet n’Ă©tait pas de vendre au plus offrant, loin de lĂ , mais de faire appel Ă des porteurs de projets privĂ©s qui puissent restaurer ces Ă©glises. »
Magasin, hĂ´tel, centre culturel, restaurant. Tout est possible. Mais certaines transformations atypiques suscitent bien des rĂ©actions. C’est notamment le cas Ă Angers, oĂą une Ă©glise est devenue une discothèque.
Selon Maxime Cummunel, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’Observatoire du patrimoine religieux « Quand on transforme une Ă©glise en centre culturel les gens ne sont pas choquĂ©s. En revanche, quand c’est un fast food ou une discothèque, les gens sont assez choquĂ©s. Ce n’est pas la mĂŞme charge Ă©motionnelle. »
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