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Il y a 17 ans, Safir Bghioua abattait Jean Farret, 72 ans, dans les rues de Béziers : « Il ne supportait pas l’injustice. Celle de la société, celle de la police, le racisme »

(…) « Il ne supportait pas l’injustice. Celle de la société, celle de la police, le racisme », raconte sa sœur aînée. Le petit voyou prend un virage. Découvre l’islam radical. « Pendant la guerre du Golfe, il collectionnait les articles. » Irak, Palestine, Kosovo, Tchétchénie : les points chauds d’un monde en crise. Des braises sur lesquels soufflent certains, comme cet Oussama Ben Laden dont il a le portrait dans sa chambre. (…)

La Devèze, samedi soir, 23 h 30. Les potes de Safir sifflent des bières, rue d’Alger. Il surgit de sa Mégane, un bandeau blanc au front, des cartouchières autour du torse. Prend une Kalachnikov dans le coffre. File un coup de crosse à la tête d’un jeune : « Tes frères palestiniens crèvent, et toi tu bois de l’alcool ? » Panique, tout le monde cavale. Safir tire en l’air de longues rafales. « Je vais les niquer ! Allahou Akbar ! »

Dans l’immeuble d’en face, majoritairement occupé par des gitans, c’est l’effervescence. On sort les fusils, on appelle la police. Arrivent deux voitures qui foncent vers l’immeuble. Safir est en embuscade, lance-roquettes à l’épaule. Feu. Miracle : le projectile n’explose pas. Mais l’impact est terrible : la 306 break des policiers recule d’une vingtaine de mètres, s’écrase sur une borne en béton. Aucun des quatre policiers qui s’y trouvent n’est blessé. Safir recharge, un brigadier ouvre le feu, le jeune homme recule jusqu’à sa voiture, qui, conduite par un complice, démarre en trombe sous les balles.

Safir Bghioua Un quart d’heure plus tard, une voiture explose devant le commissariat de Béziers. Au milieu de la rue, fusil d’assaut en main, Safir défouraille sur la façade, puis disparaît, à court de munition. Dans la nuit, deux automobilistes sont tour à tour attaqués par Safir, l’arme au poing, qui leur vole leur véhicule. Était-il seul ? Ce point ne sera jamais vraiment éclairci. À partir de 4 h du matin, Safir appelle plusieurs fois le commissariat. « Je vais donner l’assaut au commissariat, je vais tuer du flic ! » « Vous m’avez humilié, vous allez payer ! » « Je suis un soldat de Dieu, un guerrier d’Allah, j’ai été en Tchétchénie, je suis un combattant, j’ai fait des guerres à l’étranger ! » « Envoyez-moi le Raid, je veux finir en beauté ! »

Il est presque 8 heures, la nuit s’achève. Jean Farret, 72 ans, le chef de cabinet du maire de Béziers quitte le commissariat en état de siège pour rentrer chez lui, et s’arrête faire le plein. Sur sa voiture de fonction, cet ancien légionnaire a un gyrophare. Une proie pour Safir, qui veut « tuer du flic ». Le septuagénaire est abattu, à l’arme lourde. Safir rappelle le commissariat. Exige un rendez-vous pour un affrontement. Ce sera au Parc des expositions, qui offre une zone dégagée, à l’écart du centre-ville. Les tireurs d’élite du GIPN y sont en position, sur les toits des hangars. À 10 h 30, Safir arrive, kalachnikov en bandoulière, lance-roquettes à la main, qu’il pointe vers les policiers.

Source : Midi Libre via fdesouche


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