(…) « Le fait que Sajad Sanjari ait Ă©tĂ© exĂ©cutĂ© en secret, le privant et privant sa famille de la possibilitĂ© de se dire adieu, s’inscrit dans le cadre de la pratique alarmante Ă laquelle se livrent les autoritĂ©s iraniennes en procĂ©dant Ă des exĂ©cutions en secret ou sans prĂ©avis, fustige Amnesty International. Elles neutralisent ainsi toute possibilitĂ© d’intervention publique ou privĂ©e pour sauver la vie des condamnĂ©s. En outre, le recours Ă la peine de mort contre des personnes âgĂ©es de moins de 18 ans au moment des faits est totalement prohibĂ© au titre du droit international. »
Légitime défense contre un violeur
En août 2010, la police a interpellé Sajad Sanjari dans le cadre d’une affaire de meurtre. Lors de son procès, l’adolescent a admis avoir poignardé l’homme, car celui-ci avait tenté de le violer. Selon lui, il s’agissait d’un cas de légitime défense. Il a ajouté que cet homme avait menacé de l’agresser la veille, et qu’il avait donc emporté un couteau de cuisine pour le faire fuir.
Le tribunal a rejeté ses allégations de légitime défense après avoir entendu plusieurs témoins attester de la moralité du défunt. Le tribunal a ajouté que Sajad Sanjari ne pouvait pas faire valoir la légitime défense puisqu’il avait été averti assez tôt et avait donc amplement le temps de porter le problème à la connaissance des autorités ou de demander l’aide des habitants de son village. Sajad Sanjari a été reconnu coupable et condamné à mort une première fois en janvier 2012.
Sa déclaration de culpabilité et sa condamnation à mort ont tout d’abord été rejetées par la Cour suprême en décembre 2012, en raison des irrégularités ayant entaché la procédure, avant d’être finalement confirmées en février 2014.
Reconnu responsable parce qu’il avait des poils pubiens
Malgré l’ouverture d’un nouveau procès en juin 2015, à la faveur de modifications dans le Code pénal islamique relatives à la condamnation de mineurs, un tribunal pénal de la province de Kermanshah a une nouvelle fois condamné Sajad Sanjari à la peine de mort en novembre 2015. Il a conclu, sans justifier sa décision, que l’accusé avait atteint un certain degré de « maturité » au moment des faits.
Le tribunal pĂ©nal de Kermanshah a ignorĂ© l’avis d’un spĂ©cialiste en pĂ©dopsychologie, qui affirmait que Sajad Sanjari manquait de maturitĂ© psychologique au moment des faits. Lors du premier procès en 2012, le tribunal avait conclu Ă la « maturitĂ© » du jeune homme en se fondant sur le « dĂ©veloppement de ses poils pubiens ». (…)
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