L’Italie a vu arriver plus de 50.000 migrants sur ses côtes depuis le début de l’année, selon un bilan publié lundi, après la conclusion d’un accord avec la Libye, le Tchad et le Niger pour tenter de limiter ces arrivées.
Depuis le début de l’année, 50.041 migrants sont arrivés sur les côtes italiennes, soit une hausse de plus de 45% par rapport à la même période l’an passé, selon le bilan diffusé lundi par le ministère de l’Intérieur.
Réunis ce week-end à Rome, les ministres de l’Intérieur des quatre pays ont convenu de mettre en place des centres au Tchad et au Niger, par lesquels les migrants d’Afrique de l’Ouest transitent pour gagner la Libye et, pour certains, l’Europe.
Selon un communiqué diffusé dimanche par le ministère italien, les nouveaux centres au Tchad et au Niger, de même que ceux déjà en place en Libye, devront être conformes « aux critères humanitaires internationaux ».
Alors que le chef du Haut-commissariat de l’ONU aux réfugiés (HCR), Filippo Grandi, a dénoncé dimanche les conditions de vie « épouvantables » dans les centres de rétention en Libye, la promesse ne convainc pas tout le monde.
« Le droit libyen criminalise l’immigration clandestine, alors on ne voit pas bien comment ces centres de réception ne seront pas des centres de rétention », a déclaré lundi à l’AFP Mattia Toaldo, un expert du Conseil européen pour les relations étrangères.
« La mise en place de centres de réception au Niger et au Tchad est également douteuse: l’Europe est-elle en train d’externaliser le contrôle de ses frontières ? Et si oui, en échange de quoi ? », a-t-il ajouté.
Quelque 97% des migrants arrivés cette année sur les côtes italiennes étaient partis de Libye, où les réseaux de passeurs profitent du chaos qui règne depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.
Mais l’Union européenne, et en particulier l’Italie, ont entrepris de former et équiper les gardes-côtes libyens pour secourir et intercepter les migrants avant qu’ils ne gagnent les eaux internationales.
Quelque 6.000 candidats à la traversée ont ainsi été ramenés en Libye cette année, tandis qu’au moins 1.244 autres sont morts ou disparus en mer, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
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