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La présidence autrichienne de l’UE veut enfin fermer les frontières

L’Autriche prendra la présidence du Conseil de l’UE en juillet après les six mois de présidence bulgare.

Le chancelier Sebastian Kurz, qui préside la coalition ÖVP-FPÖ, a annoncé vendredi en conférence de presse les priorités de la présidence autrichienne. Parmi ces priorités, il y aura la lutte contre l’immigration illégale.
Kurz souhaite que l’on cesse de parler de relocalisation des demandeurs d’asile à l’intérieur de l’UE et que l’on empêche l’arrivée de nouvelles vagues d’immigrants ! Pour cela, Kurz a indiqué qu’il ne suffisait pas de protéger les frontières mais qu’il fallait renvoyer les immigrants illégaux en Afrique après leur sauvetage en mer, et non pas chercher à les relocaliser vers des pays qui n’en veulent pas.

Une option pourrait être d’étendre le mandat de l’agence européenne de surveillance des frontières Frontex, mais cela dépendra des négociations entre pays européens, y compris lors du sommet sur l’immigration et la sécurité prévu pour le 20 septembre.

Parmi les autres priorités de la présidence autrichienne, il y a aussi l’adhésion à l’UE des pays des Balkans occidentaux, et notamment de la Serbie et du Monténégro.

Ces priorités de la présidence autrichienne de l’UE confirment le rapprochement de l’Autriche avec le Groupe de Visegrád (V4). Un rapprochement amorcé sous le gouvernement précédent avec la fermeture, début 2016, de la route des Balkans aux immigrants clandestins par un effort coordonné de l’Autriche et du V4. Mais depuis la formation d’un gouvernement de coalition des droites sous la houlette de Sebastian Kurz, ce rapprochement s’est accentué, et quand le jeune chancelier autrichien a reçu le Hongrois Viktor Orbán fin janvier, les deux hommes étaient sur la même ligne en ce qui concerne la gestion de l’immigration. L’élargissement de l’UE vers les Balkans occidentaux est aussi un sujet important pour les capitales du V4.

Il faut donc s’attendre à des tensions entre la présidence autrichienne du Conseil de l’UE et la Commission européenne favorable à la politique des frontières ouvertes. Le commissaire grec aux affaires intérieures Dimitris Avramópoulos est intervenu lundi devant le Conseil de l’UE pour mettre en garde le futur gouvernement italien contre un changement de politique en matière d’immigration. « Nous comptons beaucoup sur la contribution italienne et sur le soutien de l’Italie à notre stratégie commune en matière d’immigration », a-t-il indiqué, avant de vanter la politique migratoire du gouvernement Gentiloni, alors que la route de la Méditerranée centrale, passant par l’Italie, semble justement retrouver une certaine popularité chez les candidats à l’émigration illégale vers l’Europe (5 247 arrivées en janvier-février, contre 2 653 en Grèce et 2 306 en Espagne).

Le 6 mars 2017, le même Avramópoulos déclarait à Genève que « les Vingt-Sept auront besoin à l’avenir de six millions d’immigrés ». En décembre 2017, il se fendait d’un article sur le site Politico pour expliquer que les immigrants arrivés illégalement en Europe étaient là pour rester et que nous devions nous y adapter.
La présidence autrichienne de l’UE nous promet donc une intensification du conflit dans l’UE entre les partisans du grand remplacement et les patriotes. Dans un entretien à la télévision hongroise mis en ligne sur le profil Facebook du Visegrád Post, le président du Parlement hongrois a expliqué à ce propos : « Nous avons en face de nous des idiots. »

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