Le système mis en place pour l’aide humanitaire et la reconstruction facilite la fraude et porte atteinte aux droits des Syriens
(Genève) – Le gouvernement syrien cherche à s’approprier l’assistance humanitaire et les fonds alloués à la reconstruction du pays, en les employant dans certains cas pour financer ses propres politiques répressives, a déclaré Human Rights Watch dans un rapport publié aujourd’hui. Les donateurs et investisseurs devraient modifier leurs pratiques d’aide et d’investissement pour veiller à ce que tous les financements qu’ils apportent soient correctement utilisés pour favoriser les droits de tous les Syriens.
Le rapport de 91 pages, intitulé « Rigging the System: Government Policies Co-Opt Aid and Reconstruction Funding in Syria » (« Un système truqué : Comment les politiques gouvernementales récupèrent l’assistance humanitaire et le financement de la reconstruction en Syrie »), examine les politiques et restrictions pratiquées par le gouvernement vis-à -vis de l’aide humanitaire et des financements pour la reconstruction et le développement de la Syrie.
« Les politiques du gouvernement syrien en matière d’aide et de reconstruction semblent anodines, pourtant elles sont utilisĂ©es pour punir les personnes perçues comme opposants et rĂ©compenser ses partisans », a dĂ©clarĂ©Â Lama Fakih, directrice par intĂ©rim de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord Ă Human Rights Watch. « La façon dont le gouvernement syrien encadre l’aide humanitaire porte atteinte aux droits humains : il faut que les donateurs s’assurent qu’ils ne sont pas complices des violations qu’il commet. »
(…)
« En Syrie, vous devez marchander avec le gouvernement pour vos projets – tout le monde le sait », nous a confié le responsable d’une organisation humanitaire. « J’annonce que je vais restaurer les écoles de telle zone. Mais le gouvernement revient vers moi et me dit : pourquoi pas telle ou telle autre zone, plutôt ? Et ainsi de suite, jusqu’à ce que j’accepte leurs zones, pour que mes projets soient approuvés. »
(…)
« S’ils n’essaient pas de réformer le système au sein duquel ils opèrent, les groupes humanitaires et les investisseurs risquent réellement de financer la machine répressive en Syrie », a conclu Lama Fakih. « Mais s’ils insistent collectivement pour davantage de transparence, de diligence raisonnable et pour un meilleur accès, les donateurs sauront avec plus de certitude que leurs fonds ne sont pas utilisés pour opprimer les Syriens. »
Source : hrw.org
En savoir plus sur Notre Quotidien
Subscribe to get the latest posts sent to your email.