François Pelletant, le maire (centriste) de Linas a été interpellé mercredi par la police judiciaire, dans une affaire de viol présumé sur un jeune sans-papiers. Il a été relâché ce jeudi soir. Un juge d’instruction de Créteil (Val-de-Marne) est en charge de ce dossier.
«Je sais que les jours à venir ne seront pas paisibles.» C’est la réponse prémonitoire que nous a confiée il y a quelques jours François Pelletant, à propos d’une rumeur insistante évoquant une possible interpellation par la police. « Chaque fois que je suis candidat à une élection, une affaire judiciaire me tombe dessus de manière concomitante », avait ajouté le maire (SE) de Linas (Essonne), une ville qu’il dirige depuis 1995.
Depuis ce mercredi, le téléphone de l’élu ultra-connecté de tendance Centre droit était coupé. Et pour cause. Depuis 24 heures, il était placé en garde à vue dans les locaux de la Police judiciaire du Val-de-Marne, dans le cadre d’une affaire de viol présumé à l’encontre d’un jeune Tunisien sans-papiers qui vivait à l’époque à Villejuif. Il a été remis en liberté ce jeudi soir.
Les faits auraient été commis courant 2015 et la plainte avait été déposée en décembre 2016. Une perquisition a été menée au domicile du maire de Linas ce mercredi. Sa version sera confrontée avec celle de la victime qui a pu présenter des échanges téléphoniques et des SMS que nous avons pu consulter et qui sont sans équivoque.
Déjà condamné pour harcèlement moral et sexuel
Ces correspondances mettent en lumière des pressions exercées par l’élu, qui était à la fois l’employeur et le bailleur du jeune immigré avec qui il entretenait une relation et qu’il filmait dans son intimité.
Et ce sont ces accusations qui sont examinées depuis quelques heures dans le détail par les enquêteurs. « François Pelletant devrait sortir ce soir », indique une source judiciaire. Et sera entendu ultérieurement par le juge d’instruction du tribunal de Créteil (Val-de-Marne) qui dirige ce dossier.
Marié et père de famille, celui qui était au cœur des années 1990 l’un des plus jeunes maires de France nie les faits. François Pelletant, 53 ans, évoquait déjà cette accusation de viol lors de sa comparution devant le tribunal des prud’hommes de Paris en septembre 2017, pour harcèlement moral et sexuel à l’encontre du jeune homme.
« Il n’avait pas le niveau professionnel prétendu et a été licencié en décembre 2015, il a ensuite effectué un chantage sur une histoire de viol complètement fausse », assurait l’élu. François Pelletant et son association qui employait le jeune Tunisien ont été condamnés à lui verser 66 000 € en première instance. En appel, en février 2019 devant la cour d’appel de Paris, la somme avait été ramenée à 31 000 €.
Source : Le Parisien
En savoir plus sur Notre Quotidien
Subscribe to get the latest posts sent to your email.