Les États membres ont décidé vendredi d’interdire les trois néonicotinoïdes, considérés comme dangereux pour les abeilles.
Trois néonicotinoïdes considérés comme dangereux pour les abeilles, des pesticides déjà soumis à des restrictions d’usage dans l’UE, vont être quasi totalement interdits après le vote vendredi d’une majorité d’États membres, a annoncé la Commission européenne.
Les représentants des États membres de l’Union européenne ont voté vendredi l’interdiction de l’usage des pesticides « tueurs d’abeilles ». Appelés néonicotinoïdes, ceux-ci sont considérés comme responsables de la forte diminution des populations d’abeilles et de bourdons ces dernières années. La Commission européenne avait déjà demandé leur interdiction, tout comme le Parlement européen.
L’avenir de la clothianidine, l’imidaclopride et le thiaméthoxame – des substances neurotoxiques qui s’attaquent au système nerveux des insectes largement utilisées — était en suspens depuis 2013, après une première évaluation négative de l’Agence européenne pour la sécurité des aliments (Efsa).
Celle-ci s’applique désormais à toutes les cultures en plein champ, avec pour seule exception les usages en serre, à condition que graines et plantes ne quittent pas leur abri fermé.
Pourquoi sont-ils jugés comme dangereux ?
Néonicotinoïdes. La complexité du mot fait déjà mauvaise impression. « Nous, on dit les néonics, c’est plus simple », indiquait Marie-France Roux, porte-parole de la Fédération française des apiculteurs professionnels dans une interview publiée en 2016 alors que les députés français s’apprêtaient à voter l’interdiction de ces produits pour 2018.
Ces pesticides affectent le système nerveux des insectes, provoquant la paralysie et la mort. La famille des néonicotinoïdes est composée de substances aux noms encore plus barbares, tels que acétamipride, clothianidine ou encore thiaclopride.
Une publication conjointe du MNHN et du CNRS le 20 mars dernier a révélé qu’un problème particulier se pose sur les insectes et les vertébrés qui pollinisent les plantes et permettent leur reproduction et le cas échéant, leur fructification : « 16,5 % des espèces de pollinisateurs vertébrés (oiseaux et chauves-souris) sont menacées d’extinction à l’échelle mondiale et jusqu’à 30 % sur les îles, cependant qu’en Europe par exemple, 37 % des populations d’abeilles, sauvages et domestiques, et 31 % des papillons sont déjà en déclin et 9 % menacées de disparaître ».
L’autorité européenne pour la sécurité alimentaire (EFSA) a elle-même publié un rapport le 28 février 2018 confirmant la dangerosité de ces pesticides pour les abeilles.
Une décision contestée en justice ?
« La Commission avait proposé ces mesures il y a des mois, sur la base de l’avis scientifique de l’Efsa. La santé des abeilles a toujours une importance cruciale pour moi, puisque cela concerne la biodiversité, la production alimentaire et l’environnement », a réagi le commissaire européen à la Santé et la Sécurité alimentaire Vytenis Andriukaitis.
En 2013, l’UE avait déjà imposé des restrictions d’usage pour ces trois substances, contestées en justice par deux géants des pesticides dont les produits sont directement concernés, le suisse Syngenta et l’allemand Bayer.
Le moratoire partiel concernait les cultures qui attirent les abeilles (comme le maïs, le colza oléagineux ou le tournesol) sauf quelques exceptions. L’UE n’a donc pas attendue l’issue de cette procédure devant le Tribunal de l’UE, toujours en cours.
via Ouest France
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