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Marine Le Pen prend ses distances avec Steve Bannon, ancien conseiller de Donald Trump

Lors d’une conférence de presse commune avec Matteo Salvini, à Rome, Marine Le Pen a assuré que naîtra des Européens et «d’eux seuls» la force politique qui «sauvera l’Europe».

La mise au point a le mérite de la clarté. Conviée lundi matin à Rome par le syndicat italien, l’Union générale du travail (UGL), à participer à une conférence avec le ministre de l’Intérieur et leader de la Lega, Matteo Salvini, la chef de file du Rassemblement national en a profité pour adresser ce qui s’apparente à une fin de non recevoir à l’ancien conseiller de Donald Trump, Steve Bannon.

Dans une interview au Figaro, le fondateur de Breitbart News a réitéré son vœu de «donner la parole aux gens simples» en créant notamment une fondation, Le Mouvement, destinée à organiser les différentes formations de droite radicale de toute l’Europe en vue des prochaines européennes.

«Bannon n’est pas issu d’un pays européen, il est Américain, a attaqué Marine Le Pen lors de sa conférence commune avec le patron de la Lega, sans que la question lui soit pourtant directement posée. Il a suggéré la création d’une fondation qui vise à ouvrir aux partis souverainistes des études, des sondages, des analyses. Mais la force politique qui naitra des élections en Europe c’est nous, et nous seuls, qui la structurerons. Car nous sommes attachés à notre liberté et à notre souveraineté. C’est nous qui construirons la force politique qui vise à sauver l’Europe. Que les choses soient extrêmement claires sur le sujet.» Une sortie à laquelle Matteo Salvini a clairement opiné de la tête.

Une clarification pas forcément partagée

Une douche froide pour le conservateur américain qui a déjà essuyé le refus des partis eurosceptiques danois, suédois et finlandais, quand le parti autrichien au pouvoir, le FPÖ, n’a quant à lui évoqué que la simple possibilité de «coopérations ponctuelles» avec Steve Bannon.

Pas certain que cette clarification soit du goût de tous au sein du Rassemblement national. Outre Jérôme Rivière, membre du bureau national du parti, qui n’a jamais caché sa proximité avec le conseiller américain, le député RN des Pyrénées-Orientales, Louis Aliot, avait aussi pris fait et cause pour Steve Bannon au mois de septembre dans une interview accordée à L’Opinion. «Il a fait gagner Trump et si demain il peut nous aider à faire de même […] nous adhérerons très certainement à son projet.» Un projet, un mois plus tard, on ne peut moins certain.

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