Au Mexique, la politique d’accueil des migrants du nouveau président Andrés Manuel Lopez Obrador n’a pas résisté à l’explosion du nombre d’exilés et à la pression américaine. En cinq mois, les expulsions ont triplé.
Malgré les bonnes intentions affichées en début de mandat par le nouveau président mexicain, Andrés Manuel Lopez Obrador, quant aux conditions d’accueil des migrants, sa politique migratoire a pris un tournant répressif. (…) Un chiffre illustre ce virage : en avril 2019, 14 970 personnes ont été expulsées, contre 5 717 lors du premier mois de mandat, en décembre.
L’ONG Amnesty International y voit même le début d’un « inquiétant parallélisme » entre la politique migratoire d’Amlo et celle de son homologue américain, Donald Trump. Selon l’Institut national mexicain des migrations (INM), le nombre d’interpellations de clandestins par les autorités mexicaines a décollé de 79 % en avril 2019 (20 564) par rapport au même mois l’année précédente (11 486).
Les deux frontières du Mexique sont actuellement sous tension. Au sud, des centaines de personnes franchissent chaque jour le fleuve Suchiate, qui sépare le pays du Guatemala. Leur nombre est évalué à plus de 300 000 lors du premier trimestre 2019 par l’INM, soit trois à quatre fois plus que les années précédentes. Ces sans-papiers sont contraints de patienter pour des permis de transit, entassés dans des centres de rétention.
(…) Jorge Andrade, chercheur au sein du think tank Seguridad y Democracia, interrogé par El Pais, déplore ce « manque de clarté ». « Le gouvernement a reculé, possiblement à cause des États-Unis », affirme-t-il.
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