Sept agents ou ex-agents municipaux de la ville se disent « vidés », « à bout », « détruits », et accusent la municipalité, dirigée par le communiste Patrice Bessac.
(…) Retour à l’automne 2015. Patrice Bessac – alors porte-parole du Parti communiste français -, dirige la ville depuis plus d’un an. Il décide de réorganiser la politique de la jeunesse. Selon les plaignants, cette décision marque un tournant dans leur relation avec la nouvelle municipalité.
(…) Un ancien membre du service resté plus de vingt ans : « On était une bande de potes, on était un peu décalés par rapport aux autres services de la ville. On l’a peut-être alimenté aussi, on était perçus comme des « grands frères ». Mais on travaillait en confiance entre nous, et d’un coup tout s’est arrêté. » La méfiance s’installe ainsi rapidement entre la direction et les animateurs. Plusieurs agents accusent le cadre de discrimination à leur encontre. L’un d’eux explique dans sa plainte avoir « dû faire face à des propos et réflexions discriminatoires quant à une soi-disant « mafia kabyle » qui régnait au sein de l’équipe ». Le cadre visé « a pu tenir des propos, rapportés par plusieurs personnes travaillant, sur une présence trop importante de personnes d’origine maghrébine et d’Afrique noire justifiant un « certain nettoyage » via l’intégration de personnes de couleur blanche » , peut on encore lire. Des mots, et des intentions, prêtés au cadre, qui les dément fermement, assurant n’avoir « jamais tenu ce genre de propos, qui dépassent [ses] valeurs, [son] histoire et [ses] convictions personnelles ».
Un bras de fer s’engage alors entre les animateurs et la direction. Malik*, agent dans le service depuis plusieurs années, rapporte avoir subi « des humiliations ».
(…) Ce scĂ©nario est le mĂŞme pour plusieurs agents rencontrĂ©s par Le Monde. Une dizaine d’agents ont Ă©tĂ© placĂ©s en arrĂŞt longue maladie ces dernières annĂ©es. « La direction et certains membres de la municipalitĂ© ont utilisĂ© tous les moyens pour les Ă©carter et les discrĂ©diter au sein de la mairie , expliquent Me Audrey Diallo-Missoffe et Me Lucie Mongne, qui dĂ©fendent les sept plaignants.D’après nous, toutes ces manoeuvres, Ă l’encontre de ces agents, constituent bien le dĂ©lit d’harcèlement moral. » (…)
Source :Â Le Monde
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