Victime d’une agression, le 18 juin, à Nantes, une jeune femme s’est entendue dire par une aide-soignante qu’elle avait « attiré la colère » des hommes par son comportement. Son témoignage suscite de nombreuses réactions sur Facebook. […]
« Nous étions rue Kervégan avec une amie, après avoir partagé quatre verres ensemble en terrasse. Un groupe d’hommes a commencé à nous siffler, nous invectiver. On n’a d’abord rien dit puis, quand les insultes ont fusé, on a répliqué. Mon amie a réussi à s’enfuir en courant, pensant que je la suivais. Mais l’un des hommes s’est rué sur moi, m’a frappée à coups de poing au visage. Je suis tombée à terre et j’ai perdu connaissance. Il a brandi une bouteille de verre pour me frapper, quand des passants se sont interposés et l’en ont empêché. J’ai conscience d’avoir échappé au pire… » […]
« Jusque-là , tout le monde a été très bien avec moi. Mais à l’hôpital, alors que j’appelle une aide-soignante, elle m’interroge et m’explique qu’on a « cherché » ce qui nous est arrivé, qu’on a mis ces hommes en colère. Que des femmes n’ont pas à sortir seules, en jupe, la nuit, pour boire des verres. Au début, j’étais sonnée, j’ai pris ça pour un jugement de valeur, une leçon de morale. Et puis en y réfléchissant, je me dis que cette femme a intégré le discours de tous ces hommes qui voudraient nous dire comment nous habiller, comment mener nos vies, ce qu’on a le droit de faire ou pas… Son discours était une forme de résignation. Et ça, c’est encore pire que la morale ! »
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via fdesouche
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