BERLIN – « Ça vous dirait d’essayer une kippa ? ». Voilà la question que Paul a répétée toute la journée de dimanche.
Posté dans le parc Mauer, l’un des endroits les plus touristiques de la capitale allemande, ce militant de 28 ans a abordé des passants et leur a distribué des calottes juives. En cette journée sans nuages, le parc était plein de touristes et d’habitants de la ville venus se détendre ou boire une bière fraîche sur l’herbe. Certains ont ignoré Paul, d’autres se sont au contraire montrés curieux. Certains ont même trouvé à la kippa l’avantage de protéger leur tête du soleil écrasant.
Hier, des dizaines de militants ont distribué pas moins de 10.000 kippas dans cinq parcs de la capitale allemande en signe de solidarité avec la communauté juive et pour protester contre les incidents antisémites survenus récemment. Contrairement à la manifestation de la semaine dernière, « Berlin porte une kippa » qui avait réuni plus de 2.000 personnes, la plupart des organisateurs et des bénévoles n’étaient pas juifs.
« Je ne suis pas juive », explique à i24NEWS Anna, l’une des organisatrices de l’événement. « Mais l’antisémitisme me touche aussi parce que j’ai des proches qui en souffrent, et c’est notre devoir à tous de lutter contre ce phénomène ».
« Attaquer une minorité pour ses croyances, ça revient à attaquer la démocratie tout entière. Aujourd’hui, nous sommes là pour dire que la sensibilisation et la lutte contre l’antisémitisme sont l’affaire de tous, et pas seulement de la communauté juive ». Kippa blanche sur la tête et croix en or autour du cou, Sebastian nous confie : « Moi aussi je fais partie d’une minorité, je suis gay », tout en distribuant des kippas. « De nos jours, on peut l’afficher et le revendiquer publiquement, mais ce n’a pas toujours été le cas. Alors aujourd’hui, je suis là et je me bats pour l’acceptation ». Difficile de repérer les 90 kippas distribuées dans le parc Mauer, surpeuplé. En revanche, dans un autre parc de la ville, situé dans partie est de Friedrichshain, impossible de les rater. Tout le monde en portait une, qu’il s’agisse de familles en plein barbecue, des couples allongés au soleil, d’un père jouant au football avec son fils… »
Nous devons montrer aux gens victimes de l’antisémitisme à Berlin qu’ils ne sont pas seuls », a martelé Tom, maître d’école, en plein brunch avec ses parents, tous coiffés d’une kippa. Leur première réaction après avoir mis cette kippa ? Poster un selfie sur les réseaux sociaux.
En savoir plus sur Notre Quotidien
Subscribe to get the latest posts sent to your email.