Les accusés ne se sont pas levés. Ils n’étaient pas à la barre, jeudi 4 janvier, et n’y seront pas plus vendredi, au deuxième jour du procès. En dépit des convocations qui leur ont été par deux fois adressées, fin 2017, Emmanuel Macron et le président de Commission européenne, Jean-Claude Juncker, ne sont pas venus défendre leur politique migratoire. Commis d’office, deux avocats ont donc assuré la défense de la France et de l’Europe jugées devant le Tribunal permanent des peuples (TPP) pour la politique « irrespectueuse des droits de l’homme et meurtrière ».
Ces derniers n’ont pas eu la partie facile après la lecture des 24 pages d’un acte d’accusation sans concession rédigé par le Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti). D’autant que pour étayer ces violations en tout genre, une dizaine des témoins a défilé à la barre, racontant chacun de son point de vue les défaillances globales qui ont conduit 40 000 personnes à trouver la mort sur la route de l’Europe, depuis le début des années 2000, comme l’a rappelé l’universitaire Claude Calame. Il s’agit bien de prouver le lien entre les politiques à l’œuvre pour barrer la route vers l’Europe et cette hécatombe silencieuse. Dimanche à 11 heures, le jugement tombera de la bouche de Philippe Texier, conseiller à la Cour de cassation, expert auprès de l’ONU, et président du jury. Si la sentence reste sans effet concret, elle vise surtout à marquer les esprits, à faire comprendre que les Etat sont responsables des morts de la migration. «C’est ainsi qu’il faut entendre le rôle du TPP», observe M. Texier.
Source :Â Le Monde
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