Alexeï Navalny ne renonce à rien. A peine sorti de prison, dimanche 22 octobre à Moscou, où il purgeait une peine de vingt jours de détention pour appel à des rassemblements publics jugés illégaux, l’opposant a filé quelques heures plus tard vers Astrakhan, à 1 200 kilomètres au sud de la capitale, non loin de la mer Caspienne. Ses partisans l’y attendaient, munis de ballons rouges avec son logo de campagne « Navalny 20!8 ».
Ce n’était sans doute pas un raz-de-marée, mais cette ville de 500 000 habitants, qui a donné son nom au bonnet de fourrure, l’astrakan, figure rarement à l’agenda des candidats à une élection nationale. Cette fois, plusieurs centaines de personnes ont bravé l’averse pour venir écouter l’orateur. Malgré les multiples obstacles sur sa route, les arrestations – c’était son troisième séjour en prison depuis le début de l’année –, et malgré la quasi-certitude qu’il ne pourra pas se présenter à l’élection présidentielle de mars 2018, Alexeï Navalny continue. Sans paraître le moins du monde découragé par les récentes déclarations d’Ella Pamfilova, la présidente de la Commission électorale, selon laquelle il ne pourra pas concourir avant dix ans au moins, en raison de ses condamnations pénales avec sursis. « Pas avant 2028 », avait-elle tranché.
L’arrivée inattendue dans le jeu de Ksenia Sobtchak ne semble rien devoir changer non plus. A bientôt 36 ans, la journaliste et présentatrice de télévision, fille de l’ancien maire de Saint-Pétersbourg – le parrain en politique de Vladimir Poutine –, se présente pourtant comme la candidate du renouvellement, désireuse de capter les voix des mécontents du pouvoir. Passé une réaction de mauvaise humeur et l’échange de quelques remarques acides par réseau social interposé, Alexeï Navalny, 41 ans, a préféré écarter le sujet dimanche soir. « Tout le monde » a le droit de se présenter, a-t-il assuré, sans préciser s’il considérait Mme Sobtchak…
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