La séquence suscite l’indignation de l’opposition turque.
Le 24 février dernier, devant les militants de son parti (AKP) réunis en congrès dans la ville de Kahramanmaras, au sud de la Turquie, le président Recep Tayyip Erdogan a invité une petite fille sur scène. Habillée de l’uniforme militaire des forces spéciales truques, la fillette a rejoint le dirigeant en pleurant, visiblement intimidée.
«Si elle tombe en martyr, elle sera recouverte d’un drapeau, si Allah le veut», a lancé le président Erdogan à la foule, avant d’embrasser la fillette et d’être vivement applaudi par les militants de son parti islamo-conservateur, qui scandaient : «Chef ! Amenez-nous à Afrine !».
Le président appelait en effet à soutenir l’opération militaire des forces armées turques contre les milices kurdes dans la région d’Afrine en Syrie. Alors que l’ONU a réclamé une trêve en Syrie, Ankara prépare une nouvelle offensive.
La scène, diffusée en direct à la télévision nationale, a suscité de vives critiques. «Faire venir une enfant sur scène devant des milliers de personnes et bénir la mort est une grande erreur. Aucun enfant ne devrait jamais avoir à être dans l’ombre des armes et le visage de la guerre», a déclaré Veli Agbaba, le vice-président du parti républicain du peuple (CHP), principal parti d’opposition, au Daily Telegraph. Dans la foulée, le parti démocrate des peuples (HPD) a blâmé sur Twitter les propos du président turc qui incitait les enfants à mourir pour la patrie.
En savoir plus sur Notre Quotidien
Subscribe to get the latest posts sent to your email.