Avec ses casernes, ses camps militaires et ses nombreuses infrastructures disséminées partout en France, le ministère des Armées possède l’un des plus gros patrimoines immobiliers de l’Etat. Une surface de près de 275 000 ha estimée à plus de 16 Mds€.
De quoi fanfaronner ? Surtout pas ! Car l’état du parc immobilier de la Grande Muette est catastrophique, selon un rapport de la commission des Finances du Sénat, dévoilé en exclusivité par « le Parisien » – « Aujourd’hui en France ».
Il y est fait état d’un patrimoine immobilier et particulièrement d’hébergements « extrêmement dégradés, voire proches de l’insalubrité ».
Exemple à la base aérienne d’Orléans (Loiret) où des bâtiments sont « inutilisables en raison de leur insalubrité résultant d’un défaut de maintenance régulière ».
Idem pour certains dortoirs du lycée militaire d’Autun (Saône-et-Loire) ou les logements du camp du 2e régiment d’infanterie de marine du Mans (Sarthe) qui « apparaissent très dégradés » et dont les conditions sanitaires ne correspondent plus « aux standards actuels de confort ».
Malgré une hausse de 12 % des crédits budgétaires alloués à l’immobilier du ministère depuis 2008, le compte n’y est pas. Comment est-ce possible ? « Les infrastructures des armées ont longtemps été, sinon le parent pauvre, tout du moins une variable d’ajustement budgétaire du ministère des Armées », tacle le rapport.
Et tant pis si la logique du portefeuille prévaut sur tout le reste. Ainsi, à la base de Toulon (Var), les fuites d’eau coûtent chaque année 2 M€.
Mais les travaux pour résoudre le problème se montent à 60 M€, « ne permettant de rentabiliser l’opération qu’à l’issue d’une période de trente ans », note le rapport. Du coup, rien n’a été fait.
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