Source : France info
Il sort de son silence pour parler de la Syrie. François Hollande appelle, dans une interview publiée lundi 12 mars, à étendre les « lignes rouges » sur les armes chimiques en Syrie à tout « bombardement délibéré » de civils et prône un durcissement des sanctions économiques contre la Russie. Cet entretien, le premier sur les questions internationales de l’ancien président français depuis son départ de l’Elysée, paraît sept ans après le début du conflit syrien devenu le symbole de l’impuissance de la communauté internationale.
La situation sécuritaire et humanitaire s’est encore dégradée ces dernières semaines avec le bombardement de la Ghouta orientale, enclave tenue par les rebelles près de Damas, par le régime syrien et ses alliés, et le pilonnage de l’enclave kurde d’Afrin par la Turquie. La situation dans la Ghouta a été notamment décrite comme « l’enfer sur terre » par l’ONU. L’urgence est « que les avions du régime syrien bombardant la Ghouta, y compris les hôpitaux et même les cimetières, et que les appareils turcs agissant sur Afrin ne puissent plus survoler ces zones », estime François Hollande.
« Les lignes rouges [fixées par les Etats-Unis et Emmanuel Macron] ne peuvent concerner les seules armes chimiques car cela implique à chaque fois de démontrer leur utilisation et de prouver quel côté l’a fait, alors que toute l’habilité du régime, et de son protecteur russe, est à chaque fois de tenter de semer le doute en évoquant des provocations, poursuit-il. Or, les bombardements délibérés des populations civiles, de quelque nature qu’ils soient, créent une situation humanitaire mais aussi politique inadmissible ».
Pour l’ancien chef de l’Etat, qui avait été contraint de ne pas intervenir en Syrie à l’été 2013 en raison de la volte-face de son homologue américain Barack Obama, la question qui se pose à l’heure actuelle est de savoir comment « réagir face à Vladimir Poutine, plus que face à Bachar Al-Assad ». « La Russie est toujours là pour bloquer aux Nations unies des enquêtes pouvant déboucher sur des sanctions, elle est toujours là aussi pour empêcher que des résolutions soient votées au Conseil de sécurité, ou faire en sorte qu’elles demeurent lettre morte », note François Hollande. Pour lui, « si la Russie est menaçante, elle doit être menacée ».
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