Les nouveaux billets vénézuéliens sont entrés en vigueur lundi, première étape d’un plan de relance du président Maduro censé sortir le pays de la crise. Au prix d’une dévaluation sans précédent.
Si le sujet n’était pas aussi douloureux pour nombre d’habitants du Venezuela, il pourrait prêter à sourire. Le bolivar, la monnaie locale de ce pays d’Amérique du sud naguère très riche et qui détient les plus grandes réserves de pétrole de la planète, vient d’être dévalué. Pas à la marge : depuis lundi il a perdu d’un seul coup… cinq zéros ! Un billet de 100 000 bolivars ne vaut donc plus… qu’un bolivar.
C’est le résultat de la mise en place du « nouveau système économique » présenté par le président Nicolas Maduro comme le plan de relance miracle censé sortir le pays du désastre économique dans lequel il ne cesse de s’enfoncer depuis plusieurs années. Ce nouveau bolivar dit « souverain » sera adossé au « petro », la cryptomonnaie imaginée par le successeur d’Hugo Chavez pour amortir les sanctions financières des États-Unis.
Preuve du scepticisme de Vénézuéliens épuisés par la crise, de longues queues s’étaient formées ces derniers jours devant les magasins pour tenter d’acheter le peu de produits proposés à la vente.
Une inflation de 1 000 000 %
Pour faire passer la pilule, les autorités de Caracas ont décidé de multiplier le salaire minimum par… trente-quatre. Mais l’inflation devrait, elle, s’élever à environ 1 000 000 %, selon le FMI. Et le plan de relance prévoit aussi une forte augmentation de l’essence, seul produit jusque-là bon marché.
La débâcle économique (qui était en marche bien avant les sanctions américaines) est telle que plus de 2,3 millions de Vénézuéliens (sur 31 300 habitants) ont fui vers les pays voisins. Au Brésil, ce brusque afflux de réfugiés qui s’entassent dans des camps précaires a créé des tensions avec la population locale.
La crise économique se double d’une crise politique tout aussi grave. Le régime de Caracas a perdu une large partie de ses soutiens. L’arrestation de deux généraux et de militaires haut gradés à la suite de la tentative d’attentat aux drones (aux tenants et aboutissants peu clairs) dont aurait été victime le 4 août Nicolas Maduro indique que ce dernier se méfie de l’armée, naguère pilier indéfectible du régime.
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