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SpaceX veut envoyer un touriste autour de la lune en 2022

« Ça ressemble beaucoup à un coup de com », estimait vendredi 14 septembre sur franceinfo, Philippe Henarejos, rédacteur en chef du magazine Ciel & Espace, après l’annonce de la compagnie spatiale américaine SpaceX d’Elon Musk, qui dit avoir signé avec un premier client pour un voyage autour de la Lune à bord de sa prochaine grande fusée baptisée BFR.

Aucune mission habitée n’est retournée dans l’orbite lunaire depuis Apollo 17, de la Nasa, en décembre 1972.

« Sur le papier on pourrait y croire, mais le problème c’est le calendrier qui est annoncé. Pour 2022 c’est totalement irréaliste », a-t-il ajouté. « Elon Musk continue à faire cette espèce de cavalerie à l’annonce », dénonce Philippe Henarejos.

franceinfo : Croyez-vous à cette annonce d’Elon Musk d’un vol privé à bord de SpaceX autour de la Lune ?

Philippe Henarejos : Pour aller sur la lune, c’est quand même difficile. La seule référence qu’on ait, c’est le programme Apollo dans les années 60. À l’époque, c’est une nation toute entière qui avait dépensé des dizaines de milliards de dollars, qui avait engagé en gros 400 000 personnes qui travaillaient d’arrache-pied jour et nuit pour parvenir en quelques années, à partir de la planche à dessin, pour arriver à la gigantesque fusée Saturne 5 et au vaisseau Apollo. Même si Elon Musk et sa firme sont très riches et peuvent étaler des milliards, il va y avoir un problème de man power [main d’œuvre] et de temps surtout. Il faut tester les fusées, il faut les certifier pour le vol humain. Ce sont des risques incroyables. Il faut sans doute pour les premiers vols autre chose que des touristes. Aller sur la lune ça réclame des compétences. On l’a vu par exemple avec la mission Apollo 13 en 1970. Quand les choses tournent mal, si vous n’avez pas un équipage très expérimenté, il ne revient pas. Qui va prendre ce risque d’envoyer quelqu’un qui, même s’il a été formé à voyager dans l’espace à la cité des étoiles, n’est pas un astronaute professionnel ?

FI : Les hommes sont déjà allés sur la lune. Pourquoi est-ce si difficile d’y retourner ?

PH : Il faut du temps, parce qu’on repart de zéro. À l’époque, il y a eu une course entre deux pays, les États-Unis et l’URSS avec des moyens considérables et une prise de risque totalement assumée aussi bien côté américain que côté russe. Les astronautes qui étaient très compétents étaient aussi très volontaires et se sont engagés parfois dans des missions très périlleuses. Aujourd’hui, la donne a changé il n’y a pas vraiment de course. Elon Musk continue à faire cette espèce de cavalerie à l’annonce. En début 2017, il avait annoncé que deux personnes iraient autour de la Lune en 2018 avec sa fusée Falcon Heavy et Dragon qui ne sont pas prêtes. Ça a été reporté et même annulé.

FI : Ces annonces qui n’aboutissent pas décrédibilisent Elon Musk. Quel est son intérêt à agir de la sorte ?

PH : Je crois qu’il veut garder ce leadership en matière de personnage médiatique qui voit vers l’avenir. Il a toujours une idée d’avance, mais cela ne suit pas au rythme où il fait ces annonces. Certes, il réussit des choses notamment avec sa fusée Falcon 9 qui fonctionne et qui a permis des avancées techniques, mais en termes de calendrier, il faut toujours se méfier. C’est ici uniquement un coup médiatique.

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