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Témoignage d’un ex-militaire sur l’attentat de Nice : « La promenade des Anglais avec le goudron qui transpire du sang. »

Le Tourangeau Emmanuel Champigny, 44 ans, était en opération sentinelle à Nice, il y a deux ans. Appelé sur les lieux de l’attentat, il a été confronté au carnage.

Dans quelles conditions êtes-vous à Nice le 14 Juillet 2016 ?

« En tant qu’instructeur pour l’armée de l’air, dans le cadre d’une formation en techniques d’autodéfense, j’ai voulu montrer à mes stagiaires la réalité d’une opération Sentinelle. C’est ainsi qu’on a été déployé le 11 juillet sur l’aéroport de Nice.

« Le 14 au soir, notre équipe (14 personnes) a levé le camp vers 22 h. Un peu après, on a reçu un appel (de l’armée de l’air) nous annonçant un attentat sur la promenade des Anglais et nous demandant d’aller sécuriser la zone en urgence. »

Que se passe-t-il à votre arrivée en ville ?

« On est attendu au Negresco – lieu de rassemblement des autorités – pour y recevoir des consignes. A un kilomètre de là, on est bloqué par la circulation et par la foule qui court dans tous les sens. On ne sait encore rien de ce qui se passe. On décide de finir à pied malgré un équipement lourd sur le dos. »

Quand prenez-vous conscience de la situation ?

« On commence à fendre la foule, on voit un premier blessé, un deuxième… Un premier mort, un deuxième… Plus on avance, plus la situation est dégradée. Des gens qu’on croise nous insultent, nous crachent dessus : “ C’est maintenant que vous arrivez ? ”.

« C’est violent. A la radio, on nous dit qu’il y aurait des hommes retranchés dans un restaurant, prêts à agir. Je demande à mon groupe d’opérer un mouvement de charge d’armement. On est prêt à faire feu. Sur les lieux de l’attentat, c’est un carnage. On voit des corps démembrés, du sang partout… »

Quelle est votre mission sur place ?

« Sécuriser la zone, empêcher la foule de circuler sur le site pour faciliter le travail des secours et l’évacuation des blessés. Au départ, il y a encore beaucoup de monde sur la promenade côté plage ; des gens perdus.
« Les heures passent, les odeurs de sang se font de plus en plus fortes avec le vent. On élargit la zone de sécurité, on couvre les corps qui ne le sont pas encore. Chose très difficile : il nous faut évacuer les personnes qui sont restées aux côtés de leur défunt. On se sent démuni. »

Lire l’entretien en entier sur lanouvellerepublique.fr


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