Peter Neumann, 42 ans, politologue allemand et professeur au King’s College de Londres, dirige le Centre international d’étude de la radicalisation et de la violence politique, qu’il a fondé en 2008. En janvier, il a été nommé représentant spécial pour la lutte anti-radicalisation auprès de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
Que nous apprennent l’identité et le profil de Salman Abedi, l’auteur de l’attentat-suicide de Manchester, né à Manchester de parents libyens ?
A 22 ans, il a précisément l’âge moyen des jeunes radicalisés au Royaume-Uni. Son origine libyenne ne dit rien de particulier a priori. Si elle surprend, c’est simplement parce que, jusqu’à présent, la plupart des personnes radicalisées ici venaient d’Asie (Pakistan, Bangladesh), mais cela ne fait que refléter la réalité des communautés en Grande-Bretagne.
L’indicateur le plus important, c’est qu’il était connu des autorités, comme c’est d’ailleurs souvent le cas dans les attentats récents commis en Europe. Cela signifie que, comme les Français, les Britanniques ont un problème quantitatif. Le nombre de suspects excède les moyens de surveillance et accroît le risque que certaines personnes passent au travers des mailles du filet. Au Royaume-Uni comme en France, la capacité des services de renseignement est insuffisante au regard de l’ampleur du phénomène de radicalisation.
Jugez-vous crédible la revendication par l’organisation Etat islamique ?
Il y a eu deux revendications distinctes que je pense authentiques. Mais la question n’est pas là, car l’Etat islamique peut avoir des relations très différentes avec les personnes qui commettent des attentats en son nom. Certains reçoivent des ordres explicites, tandis que d’autres ne sont qu’« inspirés » par l’organisation…
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