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Tiers-monde : 50 fosses communes découvertes au Congo après une tuerie

Plus de cinquante fosses communes ont été découvertes par une mission d’enquête conjointe de la mission de l’ONU et des autorités après des tueries à caractère communautaire mi-décembre dans une région de l’ouest de la République démocratique du Congo.

« Il y a plus d’une cinquantaine de fosses ou tombes communes et des tombes individuelles que nous avons identifiées » à Yumbi dans la province du Maï-Ndombe (ouest), a déclaré le vendredi 25 janvier Abdoul Aziz Thioye, directeur du Bureau conjoint de l’ONU aux droits de l’Homme en RDC (BCNUDH). « Ce qui laisse penser que le nombre de morts est assez élevé parce qu’une tombe commune, selon la taille peut contenir cinq, dix corps » voire « cent corps ou quatre fois plus », a-t-il expliqué.

« Les enquêtes sont en cours. Ils ont tué des militaires et des policiers, ont récupéré leurs armes pour massacrer », a déclaré le général Fall Sikabwe, chef de l’armée dans la région ouest de la RDC, sans autre précision sur les tueurs.

Un journaliste de l’AFP qui avait accompagné vendredi cette mission conjointe des autorités congolaises et du BCNUDH à Yumbi a constaté que l’armée y est déployée et que la tension reste encore perceptible. Ces violences, liées aux rivalités sur les terres ancestrales entre les membres des communautés nunu et téndé, ont éclaté après l’enterrement d’un chef coutumier nunu, malgré l’interdiction des autorités locales.

Au moins 860 morts

Depuis le 16 décembre 2018, plus de 16 000 personnes ont trouvé refuge au Congo-Brazzaville en traversant le fleuve Congo, avait indiqué l’ONU dans un rapport daté du 17 janvier.

Au moins 890 personnes ont été tuées entre le 16 et le 18 décembre dans quatre villages du territoire de Yumbi, dans la province de Mai-Ndombe, à plus de 300 km au nord de Kinshasa, avait rapporté récemment le Haut-commissariat de l’ONU aux droits de l’homme. Le gouvernement a estimé à une centaine le nombre des personnes tuées. Quelque 465 maisons et bâtiments ont été incendiés ou pillés, dont deux écoles primaires, un centre de santé, un poste de santé, un marché et le bureau de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni).

Les enquêtes en cours devront démontrer « qui a fait quoi », a indiqué Abdoul Aziz Thioye afin de « poursuivre des potentiels auteurs » de « ces tueries à grande échelle », laissant à la justice la responsabilité de dire s’il s’agit d’un génocide. « C’était une grande peine pour moi de voir mes fidèles, les Baténdé et les Banunu s’entretuer », a déclaré le père Jean-Pierre Mangulu de la paroisse catholique Christ-roi de Yumbi. « Il y a eu beaucoup de morts parmi les Banunu ».

A cause de ces violences, les élections générales n’ont pas été organisées à Yumbi le 30 décembre. Les législatives et les provinciales seront organisées en mars, selon la Commission électorale.

 
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