Vers 17 h, hier, devant la vitrine O’Tacos de la rue de Bordeaux, au cœur de Tours. Une jeune femme et son petit frère tentent d’ouvrir la porte de l’établissement de restauration rapide. Le restaurant, ouvert au printemps 2018 est fermé, comme les deux autres établissements tourangeaux. Conséquence d’une procédure judiciaire qui implique les deux associés gérants, mais aussi le frère de l’un d’eux et un cuisinier bangladais.
Ces quatre hommes ont été interpellés la semaine dernière puis, au terme de trois jours de garde à vue, mis en examen, puis placés en détention provisoire pour abus de bien social, travail dissimulé, conditions de travail et d’hébergement contraires à la dignité. Onze mois que la police aux frontières et le groupe d’intervention régional de la police judiciaire travaillent sur le dossier, confirmait hier le procureur de la République. Un dossier visiblement lourd, pour lequel l’instruction est actuellement en cours.
Jusqu’à onze dans un appartement ?
« Je suis surpris, mais pas tant que ça », nous explique un ancien salarié, contacté hier. Il a travaillé huit mois dans le « plus petit » des trois restaurants, avant d’être licencié. Il se souvient avoir été étonné, au début, « de devoir parler en anglais aux cuisiniers ». Ils sont Bangladais. Arrivés via Paris, ils étaient une vingtaine, répartis entre les trois restaurants et étaient hébergés dans trois appartements communs. Jusqu’à onze pour l’un d’eux, se souvient l’ancien salarié. Des conditions de vie déplorables, des heures qui se multiplient, contre seulement 800 euros par mois…
« Ils étaient en situation irrégulière, ils n’avaient pas de papiers. Leur paye était versée sur un Livret A », indique notre témoin. Des hommes, uniquement, qui avaient besoin de vingt-quatre bulletins de paie pour pouvoir prétendre à un titre de séjour en bonne et due forme.
Que sont-ils devenus ? Impossible de le savoir hier.
La nouvelle république via fdesouche
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