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Trafic de migrants : un prêtre érythréen lié à un réseau de passeurs avoue avoir enfreint la loi

On le surnomme l’ange gardien des migrants. Le Père Mussie Zerai, 42 ans, ordonné prêtre catholique en Italie en 2010, réside actuellement à Erlinsbach, en Suisse, où il assiste la communauté éry­thréenne et éthiopienne. Fondateur de l’agence d’information humanitaire Habeshia, il s’est fait connaître du grand public après le naufrage du 3 octobre 2013 au large de Lampedusa, dont la plupart des 366 victimes étaient des Érythréens.

Il a été parmi les plus actifs pour aider à reconstruire les faits et contacter les familles des disparus. Son numéro de téléphone portable, qu’il avait confié pour la première fois à un Érythréen lors d’une visite dans une prison libyenne en 2003, est devenu une bouée de sauvetage pour les migrants qui tentent de gagner l’Europe via la Libye.

Or, c’est ce numéro « SOS » ainsi que son adhé­sion présumée à un « tchat » protégé permettant de se connecter avec des membres d’équipage d’une ONG allemande faisant l’objet d’une enquête par le parquet de Trapani qui auraient motivé l’ouverture d’une information judiciaire à son encontre.

Selon des témoignages, l’ONG « Jugend rettet », dont le bateau est sous séquestre depuis le 2 août, aurait à plusieurs reprises recueilli des migrants qui n’étaient pas naufragés, en accord avec des passeurs. Et « Don Mussie » aurait fait office d’intermédiaire avec des membres d’ONG, principalement de « Jugend rettet », en leur signalant le jour, l’heure et la position d’embarcations « à secourir ». D’où l’accusation d’avoir favorisé l’immigration illégale. (…)

Ce prêtre se dit « certain d’avoir agi dans le respect de la solidarité humanitaire et de la justice, qui ne coïncide pas toujours avec la légalité ».

La Croix


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