Vous l’avez peut-être remarqué ces dernières semaines. L’horloge du four ou celle du radio-réveil accuse, de façon inexplicable, quelques minutes de retard. Rien à voir avec un défaut de fonctionnement de ces appareils. L’origine de cette inexactitude est à chercher dans le réseau électrique.
Pour faire défiler les secondes à bon rythme, les horloges des appareils branchés sur secteur – cela ne concerne pas l’heure des smartphones ou des ordinateurs connectés à Internet – se synchronisent sur la fréquence du courant électrique, maintenue à 50 hertz dans tous les pays européens. L’heure affichée se cale sur ces 50 impulsions reçues chaque seconde et reste ainsi précise jour après jour.
L’horloge du four n’est plus fiable
Depuis quelques semaines pourtant, cette fréquence n’atteint pas tout à fait les 50 hertz. « La moyenne calculée depuis la mi-janvier est de 49,996 », explique Claire Camus, porte-parole de l’Entso-E, l’association qui réunit les fournisseurs d’électricité de 25 pays, d’Espagne à la Turquie en passant par la Pologne ou la Hollande, et chargée de veiller en temps réel à l’équilibre énergétique selon l’offre et la demande en électricité.
La différence est extrêmement faible mais provoque, jour après jour, un ralentissement de l’allure des horloges… qui peuvent cumuler un retard de près de 6 minutes. Un détail très gênant car il fausse les horloges de plusieurs centaines de millions d’Européens. Et risque de mettre en retard celles et ceux qui se fient à la précision de l’horloge du four pour partir à l’heure le matin.
La faute au… Kosovo
« Cette anomalie, une première dans notre système européen, n’a pas pour origine la vague de froid récente ou une panne soudaine », poursuit Claire Camus. Dans un communiqué publié mardi après-midi, l’Entso-E accuse directement le Kosovo de baisser volontairement et massivement sa production d’électricité qu’il doit injecter dans le réseau interconnecté européen, comme tous les autres pays, afin de participer à l’équilibre énergétique.
Selon nos informations, le Kosovo, mais aussi la Serbie, ont lancé une véritable guerre diplomatique pour faire pression et rejoindre, de façon plus officielle, le club des pays formant ce « réseau européen des gestionnaires de réseaux de transport d’électricité », très influent à Bruxelles sur les directives et décisions européennes. « Le Kosovo produit moins mais la Serbie, pourtant responsable de l’équilibre en fourniture électrique de la région des Balkans, refuse de produire plus pour des raisons d’opposition politique et historique entre les deux pays, analyse un expert en énergie. D’autres pays européens, comme la France ou l’Allemagne, pourraient décider de produire plus mais ne le font pas pour ne pas avoir à en supporter les coûts et, in fine, les répercuter sur la facture des clients. »
Des semaines pour remettre les pendules à l’heure
L’Entso-E espère convaincre le Kosovo et la Serbie de revenir à une production normale d’ici à la fin de cette semaine.
Il faudra par contre plusieurs semaines pour remettre les pendules à l’heure en augmentant très légèrement la fréquence électrique du réseau. Nous devrons donc remonter, d’ici un mois à peu près, nos horloges de quelques minutes afin d’être de nouveau à la bonne heure.
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