Le procureur Christoph Hebbecker enquête sur les individus qui diffusent des propos haineux sur Internet. On le surnomme parfois « Stasi-Hebbecker ». Mais il est fermement convaincu que son travail favorise la liberté d’opinion.
Le jour du procès survient. Le juriste de 34 ans se lève et lit une série de commentaires haineux dans l’atmosphère stérile de la salle d’audience. Le défendeur les a publiés dans l’anonymat d’Internet, croyant que ceux-ci ne pourraient jamais être poursuivis. Mais à présent, ces slogans de droite sont liés à son nom et à son visage. Et il doit en répondre.
Depuis l’année dernière, en collaboration avec une collègue, Christoph Hebbecker est responsable du projet « Verfolgen statt nur löschen » (« Poursuivre au lieu de simplement supprimer ») lancé conjointement avec l’Autorité des médias de Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Il poursuit les cas graves de discours haineux à motivation politique sur Internet.
Le département spécial coopère avec des entreprises de médias telles que WDR [NDLR : « Radiodiffusion de l’Allemagne de l’Ouest Cologne»], RTL et plusieurs journaux. Les rédacteurs de ces médias annoncent les commentaires haineux selon une procédure numérique standard simple. Ils ont reçu une formation spéciale pour mieux comprendre ce qui est encore couvert par la liberté d’expression et ce qui pourrait constituer une infraction pénale. Il s’agit notamment de l’incitation à la haine et des appels à commettre des crimes.
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Les accusés venaient de toute la République, explique Christoph Hebbecker. Parmi eux, il y avait plus d’hommes que de femmes, « mais plus de femmes que je ne le pensais ».
Les hommes plus âgés sont surreprésentés, mais cela pourrait aussi être dû au fait qu’ils ont tendance à moins savoir comment rester anonymes sur Internet.
Huit mois de prison avec sursis pour avoir appelé à la violence contre les réfugiés et la Chancelière fédérale
Il y a quelque temps, par exemple, le parquet a perquisitionné l’appartement du propriétaire d’une petite entreprise d’électricité. Il a appelé à la violence sur Internet à l’encontre des réfugiés et de la chancelière Angela Merkel. « Absence totale de sentiment d’avoir commis un acte répréhensible. » décrit Christoph Hebbecker. L’homme a été condamné à huit mois de prison avec sursis.
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D’où vient la haine ? C’est une question qui occupe également Christoph Hebbecker. Il n’a pas encore trouvé de réponse.
La Rhénanie-du-Nord-Westphalie n’est pas le seul Land qui s’arme actuellement contre le phénomène de la propagande haineuse. Le Land de Hesse, par exemple, est en train de créer des postes supplémentaires à l’Office central de lutte contre la criminalité sur Internet (ZIK). En Bavière, les entreprises de médias pourront signaler plus facilement les messages haineux dès l’automne. Le ministre de la Justice Georg Eisenreich (CSU) a établi une nouvelle directive : « D’abord signaler, puis supprimer ».
Tag24.de / Mdr.de via fdesouche
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