(…) Il discute de tout et de rien pour briser la glace, puis Jonathan amène le sujet sur la maladie d’Alexandre : le diabète de type 1 (DT1). « Il s’est déclaré lorsque j’avais dix-sept ans, raconte Alexandre. J’étais en vacances avec des amis. Tout à coup j’ai eu excessivement soif, puis envie d’uriner, puis encore soif puis envie d’uriner, sans cesse ». Jonathan comprend alors qu’Alexandre a vécu, à ce moment-là, le syndrome cardinal. Le jeune interne précise que « lorsque le diabète se déclenche, votre glycémie [le taux de sucre dans le sang, ndlr] grimpe. Dans le cadre du DT1, les cellules qui produisent l’hormone qui gère ce taux sont détruites par vos cellules immunitaires. Conséquence : vous extrayez le sucre par la seule porte de l’organisme ayant encore la capacité de le faire : les reins, et donc les urines ». Lors de cette soirée, un ami d’Alexandre lâchera sur le ton de l’humour « Ahah, mais tu es diabétique ou quoi ? ». Quelques jours plus tard, Alexandre ne rigolera plus du tout.
(…) Le papa tente d’être plus précis « il regarde les vidéos d’un mec qui prépare des jus sur YouTube ». Jonathan a 28 ans. Derrière son sérieux au travail se cache un jeune homme issu de la génération console et Internet. Et il passe un temps fou sur YouTube. Trop à son goût au lieu de potasser sa thèse, nous confie-t-il. Il a tout de suite compris de qui le père d’Alexandre parlait. « Thierry Casasnovas ? », tente le jeune interne. Son père répondra alors par l’affirmative.
Qui est Thierry Casasnovas ?
Pour que Jonathan sache tout de suite de qui le père d’Alexandre parlait, c’est que ce Thierry Casasnovas (TC) doit avoir une certaine notoriété sur Internet. En effet, il compte quasiment 500.000 abonnés sur YouTube. « Dans ce domaine, c’est le « dérapeute » le plus suivi, son audience est très (trop) importante. C’est aussi une porte d’entrée vers d’autres pseudo-spécialistes de l’argile, du jeûne, des vaccins, etc. Lui est une sorte de généraliste des fausses promesses médicales. Il a quasiment abordé tous les sujets. En déconstruisant son discours, on essaye d’alerter sur toutes ces dérives. Ça n’a rien de personnel. Mais c’est lui qui prend le plus la lumière donc c’était logique », nous explique le collectif l’Extracteur, qui fait la guerre aux informations dangereuses concernant la santé sur Internet.
Et pour ce faire, nul besoin d’être Columbo ou Inspecteur Gadget. La matière première est fournie. « Nous ne sommes pas des détectives privés, et encore moins des enquêteurs de police. Sa vie privée ne nous intéresse pas, son passé non plus. Sauf quand il s’en sert pour essayer de prouver sa méthode, de consolider son discours. Là, il devient important de remettre les choses dans l’ordre. Et pour cela, nous avons simplement écouté attentivement ses vidéos, et présenté des informations qu’il rend lui-même publiques. Pour le reste, en 1.350 vidéos, il a dit tellement d’énormités et avoué de son propre chef tant de travers et de défauts, qu’il suffit de le laisser s’exprimer pour comprendre la supercherie qu’il représente », détaille l’Extracteur.
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