Un enseignement à l’extrême opposé des objectifs annoncés a été dispensé auprès des 24 participants, dont deux tiers d’imams ou apprentis imams. (…)
Dans son plan de cours de droit à la laïcité, que Le Figaro s’est procuré, le professeur, après avoir posé le cadre de la loi de 1905 de séparation de l’Église et de l’État, évoque «la création de nouvelles exigences de neutralité frappant le citoyen, non prévues dans [cette loi]». Il remet alors clairement en question la loi de 2004 sur l’interdiction du voile dans les établissements scolaires . «S’il s’agissait vraiment de sortir les filles voilées de leur soumission, la puissance publique devrait protéger d’autres catégories de la population féminine à l’égard de soumissions aux effets infiniment plus graves», écrit-il, avant de citer «l’idéal de minceur» ou les «chaussures à talons aiguilles, affectant l’ossature du corps». Pour lui, «l’exclusion du foulard islamique de l’école publique» est la «pièce maîtresse d’une prophétie autoréalisatrice» et «l’opprobre officiel jeté sur [ces] filles» est une «incitation à des discriminations afférentes».
Militantisme ouvert
Une islamophobie d’État, donc, reposant selon lui sur une laïcité détournée de son objet initial, qui soumet et humilie les musulmans, et plus largement les «racisés». Et de conclure à une nécessaire «affirmation religieuse, et notamment musulmane, comme démarche d’émancipation». «La politique et la société françaises suscitent divers mouvements de réappropriation des références et des symboles stigmatisés, pas seulement chez les musulmans, mais aussi chez les populations “racisées”», explique l’agrégé de droit. Liberté académique? L’esprit critique de l’universitaire a visiblement cédé la place au militantisme ouvert.
Source : lefigaro.fr
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