Un homme projetait de commettre un attentat en avril 2022. Adorateur de Hitler, rapporte « Le Parisien », l’homme conversait avec d’autres néonazis… et des islamistes.
Le profil du jeune homme glace le sang. Mardi 28 septembre, Simon* était interpellé par des policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) à son domicile, dans l’agglomération du Havre (Seine-Maritime). Âgé de 19 ans, le jeune homme s’était épanché, sur Internet, quant à ses projets d’attentats. Admirateur de Hitler, il projetait de s’en prendre à une mosquée havraise ainsi qu’à son ancien lycée. Une double-cible qu’explique fort bien le profil du terroriste en puissance. Selon Le Parisien, Simon est tout à la fois un néonazi forcené, auteur de carnets intitulés « Mein Kampf », et un garçon fragile, victime de harcèlement scolaire. Une schizophrénie mise en évidence par les éléments retrouvés à son domicile par les policiers, en plus de trois armes à feu appartenant à son beau-père.
Le néonazi et l’incel
C’est d’abord l’évidente radicalisation politique Ă l’extrĂŞme droite qui interpelle. Dans ses carnets personnels – au nombre d’une vingtaine –, Simon se dĂ©crit comme un « combattant blanc et nationaliste », « partisan extrĂ©miste de la vision politique de Hitler ». Son projet d’attentat, il prĂ©voyait de le mettre Ă exĂ©cution le 20 avril. Quatre jours avant le second tour de l’élection prĂ©sidentielle, mais surtout 133 ans jour pour jour après la naissance d’Adolf Hitler. Le jeune homme, mis en examen pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle », est aussi ce qu’il faut dĂ©sormais appeler un « incel » – de l’anglais « involuntary celibate », pour « cĂ©libataire involontaire ». (…)
Leïla, l’amie islamiste
C’est cet ensemble d’éléments qui ont poussé les services de renseignements à interpeller le jeune homme. Mais s’ils ont fini par en savoir autant sur Simon, c’est surtout grâce à l’interpellation de Leïla, une amie virtuelle de Simon. Arrêtée en avril dernier, cette jeune Biterroise de 18 ans rêvait également de commettre un attentat. Seule différence : plutôt que Mein Kampf, Leïla préférait le Coran. Sa cible : une église dans laquelle elle aurait aimé faire exploser une bombe. Malgré cet antagonisme idéologique total, Leïla et Simon sont réunis par la fascination qu’exerce sur eux l’ultra-violence, qu’elle soit nazie ou djihadiste.
C’est en enquêtant sur Leïla que les services de renseignements ont découvert ses liens contre-nature entre jeunes musulmans aspirants au djihad et jeunes militants d’extrême droite fascinés par le nazisme. Parmi eux, Nicolas, un autre ami virtuel de Simon, devait lui aussi commettre un attentat le même jour que Simon, qui le présente comme son « frère d’armes ». Également interpellé, Nicolas a été placé sous surveillance et relâché : contrairement à Simon et Leïla, il semble que jamais il n’ait réellement envisagé de passer à l’acte.
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