(…) Sarah Thomas, 37 ans, originaire du Colorado, USA, vient d’enchaîner la traversée de la Manche à la nage à quatre reprises. Un peu plus de 54h d’efforts continus pour redéfinir la notion d’athlète d’endurance. Avant elle, seuls quatre nageurs étaient parvenus à boucler trois fois d’affilée la distance entre la Grande-Bretagne et la France. Record battu donc, un peu plus de 210 kilomètres, 54h de nage dans des eaux froides et turbulentes, seule face à la performance et… peu d’écho dans la presse écrite belge.
Une performance féminine pas si étonnante
Sarah Thomas est une femme, en rémission du cancer et sans gros sponsor. Coïncidence ? Et pourtant sa prouesse n’est pas une surprise totale pour le monde scientifique. Plusieurs facteurs, certains évidents et d’autres moins, peuvent expliquer que ce soit une femme qui détienne ce record de nage d’endurance. En général, les fibres musculaires à contraction interne des femmes sont mieux réparties, ce qui signifie que leur corps est davantage résistant à la fatigue et plus disposé à faire face aux exigences du sport d’endurance. Leur graisse est également mieux distribuée dans la partie inférieure de leur corps, au contraire des hommes, ce qui entraine une meilleure flottabilité dans l’eau. Important lorsque l’on sait que les combinaisons ne sont pas autorisées dans ce type de compétition. Enfin, il y a la résilience mentale. De plus en plus de scientifiques du sport s’accordent pour dire que les femmes excellent en matière de résilience lorsqu’elles fournissent des efforts de plus de 6h. Sarah Thomas a célébré son exploit avec un verre de champagne, des M&Ms et une courte déclaration « Là, maintenant, je suis plutôt fatiguée », déclarant qu’elle envisageait de dormir le reste de la journée !
Contrairement au siècle dernier (historiquement, le sport est un concept créé par l’homme pour l’homme), les femmes font aujourd’hui partie intégrante de la sphère sportive. Près de 50 % des femmes européennes déclarent faire du sport au moins une fois par semaine. Or, la couverture médiatique consacrée au sport féminin demeure aujourd’hui de 6 %. Au même titre que pour les performances sportives féminines, la représentation des intervenantes en matière de sport est dérisoire. En 2013, elles n’y avait qu’un peu plus de 9 % de chroniqueuses et autres présentatrices. Soyons néanmoins bonnes joueuses, la tendance est au mieux, notamment avec l’arrivée d’Aline Zeller comme consultante pour RTL-TVI ou encore d’Anouk Raes aux commentaires des rencontres de la Coupe d’Europe de hockey sur la RTBF*.
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